Marco Chevalier fera face à la justice

Le Granbyen Marco Chevalier à son arrivée au palais de justice de Saint-Hyacinthe, hier.

Le Granbyen Marco Chevalier n'a pas seulement agressé sexuellement cinq femmes, parmi lesquelles deux prostituées et une mineure. Il les a aussi menacées, battues, et dans certains cas abandonnées sur des routes isolées.


C'est du moins ce qui ressort des témoignages entendus hier en cour lors de l'enquête préliminaire du mécanicien de 39 ans, sur qui pèsent 23 chefs d'accusation dont agression sexuelle, séquestration, menaces de mort et trafic de drogue.

 



Au terme de la journée d'audience, le juge de la Cour du Québec Guy Fortier a statué que la preuve était suffisante pour citer l'accusé à procès. «Vous devrez subir votre procès sur chacun des chefs, et il y en a beaucoup», a indiqué le magistrat. Par la bouche de son avocate, Me Célina Saint-François, M. Chevalier a opté pour un procès devant juge seul.

Quatre des cinq plaignantes ont été entendues hier par le tribunal, la dernière ayant été exemptée de témoigner à la suite d'un accord entre la Couronne et la défense. Deux policiers ont aussi parlé devant la cour.

Comme c'est habituellement le cas à cette étape du processus judiciaire, la procureure de la Couronne, Me Nathalie Legault, a demandé à ce que les déclarations soient frappées d'une ordonnance de non-publication.

Présent et en liberté, l'accusé n'a pas réagi aux nombreux témoignages. Il a aussi décliné toute demande d'entrevue. «Décrisse!», a-t-il lancé au journaliste de La Voix de l'Est qui l'a abordé à l'extérieur de la salle d'audience.



La mère de M. Chevalier a été plus loquace. «Mon fils n'est pas un fesseux de femmes!», a-t-elle dit avant d'être tirée à l'écart par Me Saint-François.

Des prostituées manifestent

L'audience d'hier a aussi été ponctuée de cris de ralliement parvenant de l'extérieur du palais de justice de Saint-Hyacinthe. Sous la bourrasque, une vingtaine de prostituées et de sympathisantes de Stella, un organisme montréalais qui défend les droits des travailleuses du sexe, ont manifesté en matinée devant l'entrée du tribunal.

«Nous sommes là pour soutenir (les présumées victimes de Marco Chevalier), a expliqué l'une des manifestantes, Amélie Jolie. «Les travailleuses du sexe sont trop souvent victimes de violence. Nous encourageons ces femmes à porter plainte contre leurs agresseurs. On n'est plus des cibles faciles.»

M. Chevalier, ancien copropriétaire du Garage de l'Estrie, a été arrêté une première fois le 7 août 2008 puis à nouveau le 23 mars dernier alors qu'une cinquième plaignante a porté plainte. En tout, il aurait maltraité et violenté cinq femmes, dont deux Granbyennes et trois Montréalaises cueillies au centre-ville de la métropole.

Dans plusieurs des cas, M. Chevalier se serait fait passer pour un motard et aurait amené ses proies dans son loft situé au-dessus de son garage pour leur faire subir divers sévices sexuels, dont des pénétrations anales avec des vibrateurs. L'accusé leur aurait offert de la drogue et usé de menaces pour obtenir ce qu'il voulait.



Ensuite, après avoir repris l'argent qu'il leur avait offert, il aurait abandonné ses victimes sur des routes isolées, souvent dans le secteur de Richelieu.

M. Chevalier détient déjà un lourd casier judiciaire. Par le passé, il a été condamné pour voies de fait, bris de condition, prêt usuraire et fabrication de fausse monnaie.

pascal.faucher@lavoixdelest.qc.ca