Beaucoup de patients, peu de médecins

À la Coopérative de santé de Roxton Pond, 500 personnes attendent pour avoir un médecin de famille.

Les municipalités de Roxton Pond et d'Acton Vale ont leur coopérative de santé depuis le début de l'année. Celle de Saint-Césaire a démarré la Fondation de santé du collège. Le but: faciliter la vie des médecins qui n'ont plus à débourser pour payer un loyer, l'équipement et du personnel de soutien. Malgré tout, les médecins demeurent une denrée rare.


À la Coopérative de santé de Roxton Pond, 500 personnes attendent pour avoir un médecin de famille. «Nous avons arrêté de prendre des inscriptions en janvier dernier», mentionne le maire de la municipalité, Raymond Loignon.

 



La coop compte 2800 membres qui ont payé leur part sociale de 10 $ et qui versent 100 $ par année pour maintenir leur adhésion. «Si j'ajoute les enfants (pour lesquels aucuns frais ne sont exigés) nous avons 3500 membres», détaille M. Loignon.

Tous ces patients ont pour médecin Serge Corbin. «Mais nous avons deux infirmières à temps plein à qui plusieurs responsabilités sont confiées, souligne le maire. Et la coop était représentée, dernièrement, à Montréal au cours d'une réunion pour le recrutement de médecins.»

Acton Vale

La Coopérative de santé d'Acton Vale a réussi à attirer un nouveau médecin, Élise Riopel, qui arrive tout droit de la France. Cette dernière y travaille à temps partiel.



Mais la coop a besoin de plus d'effectifs. Les deux médecins qui exercent à temps plein et les deux à temps partiel ne suffisent pas à la demande. À l'heure actuelle, 1100 personnes ont leur nom sur une liste d'attente dans l'espoir d'être pris en charge par un médecin de famille. Et déjà 4570 adultes et 2386 enfants sont membres de la coop. Les adultes ont acheté leur part sociale de 10 $ et paient les frais annuels de 75 $.

«Nous avons un plan de marketing pour attirer les médecins, avance Éric Charbonneau, le coordonnateur de la coopérative. Nous avons participé à un symposium francophone des médecins à Montréal, il y a quelques semaines.»

M. Charbonneau ne cache toutefois pas que la tâche est ardue. «Nous faisons partie du CSSS Richelieu-Yamaska qui s'étend de la MRC d'Acton à celle de Saint-Bruno, illustre le coordonnateur. C'est un vaste territoire. Il y a plusieurs endroits où un médecin peut s'installer. Acton Vale, nous sommes une goutte d'eau dans l'océan.»

Saint-Césaire

La Fondation collège santé Desjardins de Saint-Césaire a aussi un nouveau médecin dans son équipe depuis septembre.

Le service sans rendez-vous est la priorité pour la fondation. De janvier à octobre, plus de 6000 personnes ont utilisé ce service. «Et il faut souligner que le médecin est arrivé seulement en septembre, insiste Luc Forand, président de la fondation. S'ils avaient été trois toute l'année, au moins 30 % plus de patients auraient pu être rencontrés.»



M. Forand admet toutefois qu'il y a place à amélioration pour l'accès à un médecin de famille. «La liste d'attente est impressionnante, lance-t-il. Il y a environ 4000 noms.»

Dans le meilleur des mondes, la fondation aimerait compter un médecin de plus dans ses rangs. Et elle souhaiterait que les municipalités membres de la fondation - Saint-Césaire, Ste-Brigide, Sainte-Angèle-de-Monnoir et Rougemont - investissent davantage de sous. Présentement, ces municipalités versent 5 $ par résidant. «Et ce n'est pas assuré que nous l'ayons chaque année. Ça dépend de leur budget, mentionne M. Forand. C'est sûr qu'il va falloir que les municipalités donnent plus que 5 $.»