Un échéancier serré

Lisette Saint-Onge explique que chaque dose doit être utilisée dans l'heure suivant sa préparation.

À l'aube de la quatrième semaine de vaccination contre la grippe A (H1N1), tant le personnel présent à la clinique du Chalet des patineurs que les citoyens qui vont chercher leur immunisation savent que la situation n'a rien à voir avec la cohue et la confusion des premiers jours.


Les infirmières sur place sauront toutefois témoigner que du boulot, il n'en manque pas. Avec à l'agenda quelque 1200 doses par jour à préparer et à administrer, et avec en filigrane l'horloge qui tourne sans cesse, le mot d'ordre est l'efficacité.

 



En fait, tout ce qui a trait à la manipulation des vaccins s'effectue sous le signe de la précision. Ainsi, dès la réception des doses (fabriquées à Québec) dans un établissement à Granby, celles-ci sont réfrigérées et tenues sous haute surveillance afin que leur température se situe en permanence dans une fourchette d'entre deux et huit degrés Celsius. On stocke le nombre de doses suffisant pour une semaine environ.

La quantité voulue de doses pour une journée est ensuite transportée vers le Chalet des patineurs, toujours avec un oeil sur la température du matériel. Une nouvelle fois placées au frais, les petites fioles de 5 ml contenant le précieux vaccin de même que celles, plus petites, contenant l'adjuvant n'attendent plus que les manipulations de l'une des deux infirmières responsables du mélange.

Le moment venu, ces dernières désinfecteront méticuleusement les récipients et outils nécessaires à la dilution, et s'apprêteront à mêler les deux substances. Premier geste suivant: inscrire l'heure sur la fiole concernée, afin que celle-ci soit utilisée au cours des 60 minutes suivantes.

En vitesse



«Il faut vraiment les administrer le plus vite possible», explique Lisette Saint-Onge, infirmière clinicienne responsable de l'immunisation au Centre de santé et de services sociaux de la Haute-Yamaska (CSSSHY).

«Nous devons donc assurer un suivi serré des doses à mesure qu'avance la journée, parce que s'il reste seulement 20 personnes à vacciner en fin de journée, on ne veut pas finir avec 20 «vials» (ndlr: mot anglais désignant les fioles de 10 doses). Alors on ne peut pas diluer de trop grandes quantités à la fois pour ne pas se retrouver avec de grands surplus.»

Cette crainte du surplus naît en fait de la courte vie du vaccin mélangé et laissé à l'air libre. La Santé publique recommande donc une utilisation dans l'heure, mais dans les faits, assure Mme Saint-Onge, ce délai peut être étiré à 24 heures si les doses sont conservées et aseptisées de manière adéquate.

Ainsi, s'il reste quelques doses inutilisées en fin de journée, elles ne sont pas systématiquement envoyées à la poubelle.

«On veut toujours s'assurer de la meilleure qualité du produit possible, et la Santé publique confirmera que n'importe quel vaccin doit être utilisé rapidement, reprend-elle. Mais si le produit a été préparé de la bonne manière, on a 24 heures devant nous.»

Il n'en demeure pas moins qu'une cinquantaine de doses ont dû être jetées au cours des premiers jours de vaccination, après que des employés eurent constaté l'apparition de dépôts solides au fond de seringues. Mentionnons tout de même que la Santé publique n'avait pas encore précisé le protocole précis à suivre avec ce vaccin à ce moment. Selon Rollande Daudelin, directrice du programme réseau santé publique au CSSSHY, le problème a été rapidement réglé et les pertes éliminées.



«Au début, on chargeait trop de seringues et on a perdu des doses, mais on n'en perd plus maintenant», dit-elle.

«Mais ça ne veut pas dire que les gens n'ont pas reçu le bon vaccin pour autant!» précise quant à lui Michel Lapointe, directeur des communications au CSSSHY.

«La qualité est demeurée la même pour tous les vaccins jusqu'ici», conclut Mme Daudelin.