Northland Power s'impatiente

La compagnie Northland Power attend elle aussi qu'AAER obtienne ses prêts de 55 millions de dollars. L'entreprise a acheté 61 éoliennes d'AAER pour son parc éolien de 100 mégawatts à Saint-Maxime-du-Mont-Louis en Gaspésie.

AAER énergie éolienne n'est pas la seule entreprise qui a hâte de savoir si elle obtiendra du financement. Northland Power, qui a commandé 61 turbines de 1,65 mégawatt d'AAER, piaffe elle aussi d'impatience.


Le temps presse pour Northland Power. Son parc éolien de 100 mégawatts prévu à Saint-Maxime-du-Mont-Louis en Gaspésie doit être prêt avant le 30 décembre 2010, selon le contrat liant l'entreprise à Hydro-Québec. Des pénalités pécuniaires sont prévues si ce délai est dépassé.

 



Or le chantier ne peut être lancé tant qu'AAER ne décrochera pas des prêts de 55 millions de dollars pour financer la fabrication des 61 turbines. L'entreprise négocie depuis ce printemps auprès d'une institution bancaire.

«On attend des nouvelles d'AAER», explique Éva Robichaud, directrice des communications des projets communautaires chez Northland Power. «On pensait en avoir avant...», a-t-elle dit hier matin en entrevue.

Mme Robichaud confirme que Northland Power a obtenu le feu vert des autorités ministérielles pour aller de l'avant avec son projet. Ne manque maintenant que l'assurance qu'AAER dispose des ressources financières pour honorer le plus important contrat de sa jeune histoire.

Le fabricant de Bromont attend depuis plusieurs semaines la confirmation de deux prêts, l'un de 50 millions de dollars, l'autre de 5 millions. Le gouvernement du Québec, par l'entremise d'Investissement Québec, s'engagerait à assurer 75 % des prêts.



La vente de 61 turbines à Northland Power rapporterait 141 millions de dollars à AAER. Le carnet de commande de l'entreprise ne compte pour l'heure que trois turbines.

Pas de plan B

Mme Robichaud n'a pas voulu supputer sur un possible plan B dans l'éventualité où AAER échoue à obtenir ses prêts. «Le plan, c'est qu'on reste avec AAER», a-t-elle dit.

Northland Power planche sur d'autres projets de parcs éoliens. L'entreprise s'associera à des municipalités et à des MRC pour en présenter une quinzaine lors de l'appel d'offres d'Hydro-Québec pour l'achat de 500 mégawatts provenant de projets communautaires. Les projets ne peuvent dépasser 25 mégawatts.

Interrogée à ce sujet, Mme Robichaud soutient que les difficultés d'AAER à obtenir du financement ne lui nuiraient pas en vue des futurs projets de Northland Power. «Quand on fait des choix, on se base sur la qualité des turbines, l'expertise des entreprises et le prix», a-t-elle énuméré.

Inauguration d'un parc éolien



Les dirigeants de Northland Power espèrent qu'AAER obtiendra sous peu ses prêts. Québec pourrait en faire l'annonce lors de l'inauguration officielle du parc éolien de Saint-Ulric-Saint-Léandre, le 7 décembre, souligne Mme Robichaud. La ministre des Ressources naturelles et de la Faune et vice-première ministre, Nathalie Normandeau, sera sur place pour l'événement, note la porte-parole de Northland Power. «Peut-être la ministre va-t-elle nous annoncer de bonnes nouvelles», a-t-elle dit.

Le parc éolien de Saint-Ulric-Saint-Léandre, près de Matane, comptera 85 éoliennes et produira annuellement 127,5 mégawatts. Les turbines ont été construites par GE Wind.

Le turbinier américain devait également fournir les turbines pour les projet de Northland Power à Saint-Maxime-du-Mont-Louis. Toutefois, GE Wind s'est retiré du projet en raison des nombreux délais survenus depuis 2004, année où Hydro-Québec a accordé le contrat.

C'est alors que Northland Power s'est tournée vers AAER pour fournir les turbines. Ce serait de loin le plus important contrat décroché par l'entreprise de Bromont.