À l'école d'autrefois

Depuis la semaine dernière et jusqu'au 2 décembre, deux classes par jour se mettent dans la peau des élèves d'antan pour une période de 75 minutes.

Les élèves de 1re et de 2e année de la commission scolaire du Val-des-Cerfs replongent, pour un bref moment, dans l'univers des écoles de rang. Les enfants ont même droit à la visite du curé et de l'inspecteur.


Pour les fêtes du 150e anniversaire de Granby, Val-des-Cerfs a décidé de reproduire le décor et l'enseignement de l'école d'antan. Dans un local de l'ancienne usine Imperial Tobacco, prêté par l'homme d'affaires Gérald Scott, la commission scolaire a aménagé une classe d'époque. Le Musée-École de rang de Sainte-Sabine a fourni le mobilier.

 



Le directeur général de la commission scolaire, Alain Lecours, a eu l'idée de ce retour en arrière. Les conseillères pédagogiques Isabelle St-Hilaire, Christine Gosselin et Claire Ouellet l'ont réalisé.

Depuis la semaine dernière et jusqu'au 2 décembre, deux classes par jour se mettent dans la peau des élèves d'antan pour une période de 75 minutes. Des enseignants à la retraite de Val-des-Cerfs jouent les rôles de l'institutrice, de l'inspecteur et du curé. Pour ces derniers, cette animation les ramène à leur enfance alors que les écoles de rang existaient encore. «J'ai connu cette époque, lance Michelin Lavoie, qui joue le rôle de l'inspecteur. Je viens m'amuser.»

Hier, l'inspecteur Lavoie est débarqué au moment où l'institutrice apprenait aux enfants à écrire sur leur ardoise. Pour effacer, les jeunes utilisaient une guenille. Les enfants ont pris soin de se lever pour saluer de vive voix l'inspecteur.

«Avec cette activité, nous travaillons beaucoup les notions de bienséance», explique la conseillère pédagogique, Claire Ouellet.



Les temps changent

Le président de Val-des-Cerfs, Guy Vincent, a lu pour le plaisir, hier, le contrat d'engagement d'une enseignante en 1910. L'institutrice ne devait jamais se tenir en compagnie d'hommes, ne jamais quitter le village sans la permission du commissaire, toujours être à l'école entre 8h du soir et 6h du matin, ne pas se tenir près ou dans un restaurant, ne jamais aller en carriole avec un autre homme que son père ou son frère, ne pas faire d'arrangements avec ses cheveux et ne pas porter des couleurs voyantes.

M. Vincent a aussi profité de la tribune qui lui était offerte, hier, pour raconter un souvenir de famille.

«Ma grand-mère Alice Robidas a été professeure à l'école de West Shefford, a-t-il confié. Au décès de son mari pour subvenir aux besoins de ses dix enfants, elle a ouvert la première école privée de Granby dans l'école Sainte-Famille.»

Comme quoi cette école d'antan ravivent des souvenirs pour certains, alors qu'elle permet aux tout-petits d'en savoir plus sur l'époque de leurs grands-parents.