D'emblée, Richard Goulet, maire de Granby, la ville-centre de la MRC, n'a laissé planer aucun doute hier sur ses intentions.

«J'ai déjà trop d'ouvrage pour bien faire mon travail à deux endroits. Je mets de 50 à 60 heures par semaine à la mairie de Granby. Si je regarde tout le travail fait par Paul Sarrazin, qui mettait énormément d'heures à la MRC, je crois que ce serait humainement impossible de faire les deux. Je devrais négliger l'un ou l'autre», a expliqué hier M. Goulet.

Comme la population de la ville-centre représente plus de la moitié de la population de la Haute-Yamaska, Granby dispose de quatre votes et d'un droit de veto. «Je me vois mal jouer le rôle de préfet et utiliser mes quatre votes. Je me sens plus libre de travailler avec les autres maires et avec le préfet en laissant ce poste à quelqu'un d'autre», ajoute le maire Goulet.

Le meilleur

Paul Sarrazin, maire de Sainte-Cécile-de-Milton défait il y a un peu plus d'une semaine, occupait le siège de préfet depuis 2005. Le maire de Waterloo, Pascal Russell, était préfet suppléant depuis 2006.

S'il n'en va que du maire de Saint-Alphonse, Clément Choinière, c'est d'ailleurs M. Russell qui devrait succéder à M. Sarrazin. «Pour moi, c'est le meilleur. D'abord, il est jeune. Et il sait compter», a-t-il déclaré hier. Et lui-même pourrait-il être intéressé par un tel travail? «Si c'était juste de moi, les MRC disparaîtraient», lance-t-il du tac au tac.

Sans lui accorder un appui officiel, le nouveau maire de Shefford, Jean-Marc Desrochers, croit aussi que Pascal Russell pourrait bien être intéressé par la tâche de préfet. «Je présume qu'il va y avoir des candidats sur les rangs, dont le préfet suppléant», a-t-il avancé hier.

Pour sa part, M. Desrochers préfère d'abord apprivoiser les rouages d'une municipalité avant de cumuler les fonctions. Même chose pour le nouveau maire de Warden, Philip Tétrault. «Je vais d'abord me laisser le temps de prendre un peu d'expérience», a-t-il dit hier. Avouant ne pas encore connaître ses homologues de la table du conseil des maires de la MRC, M. Tétrault a préféré ne pas s'avancer sur l'identité possible du prochain préfet.

Le maire de Roxton Pond, Raymond Loignon, a également préféré jouer de prudence. «On va étudier ça ensemble. Il n'y a pas de décision de prise», a-t-il simplement laissé tomber.

Peut-être

De son côté, le maire de Waterloo a refusé de confirmer si le poste de préfet pourrait l'intéresser. À mots couverts, il laisse cependant entendre qu'il pourrait accepter si ses collègues décident de lui confier cette responsabilité. «J'ai eu plusieurs appels de mes collègues. Je leur ai fait part de mes commentaires. Si ça les intéresse, ce sera à eux de présenter ma candidature et de l'appuyer. Si ce n'est pas le cas, je ne serai pas amer», a-t-il dit hier.

Chose certaine, à titre de préfet suppléant, Pascal Russell dit être bien au fait des dossiers en cours. D'ailleurs, trois d'entre eux nécessiteront l'attention du nouveau préfet, dont celui de l'usine de tri-compostage, un projet de 42 millions $.

Le préfet est désigné par ses pairs. Son mandat est d'une durée de deux ans. Au début de l'année, la rémunération des élus de la MRC de la Haute-Yamaska a bondi de 27 %. Le salaire du préfet est de 46 953 $. Le préfet de l'époque, Paul Sarrazin, avait justifié cette augmentation par la charge de travail générée par cette responsabilité.

Il a été impossible d'obtenir les commentaires des maires de Saint-Joachim-de-Shefford et de Sainte-Cécile-de-Milton, René Beauregard et Sylvain Beaudoin.