«Ça a été le côté le plus triste de la campagne. D'habitude, le maire sortant se fait ramoner par ses opposants sur ses réalisations. Mais les gens (les autres candidats) n'ont même pas voulu l'affronter sur leurs propres déclarations», a déploré hier Richard Goulet.

Même déception chez Diane Racicot, la première candidate à avoir annoncé son intention de déloger le maire sortant. «Je suis bien déçue. Ça aurait été la seule chance où tout le monde nous aurait tous entendu», estime-t-elle.

Mais leurs adversaires demeurent sur leurs positions. Toni Lynn Trottier estime que les formules de débat proposées n'offraient pas suffisamment de «flexibilité», tandis que René Guillette a voulu mener une «campagne propre». Et un débat l'aurait obligé à relever les erreurs de ses adversaires, croit-il. «Ça ne donne rien d'abaisser quelqu'un pour avoir le poste à la mairie. Je vaux plus que ça», dit-il.

Il y a cependant un point sur lequel les trois rivaux du maire sortant s'accordent: les Granbyens rencontrés durant leur campagne ont tous manifesté un désir de changement à la mairie, selon eux. «C'est le point fort de ma campagne, affirme Toni Lynn Trottier. Je ressens une volonté de changement.»

Forts de ce sentiment, Diane Racicot, René Guillette et Toni Lynn Trottier remettent d'ailleurs en question les résultats du sondage Segma-La Voix de l'Est réalisé il y a une semaine sur les intentions de vote. Richard Goulet mène loin devant avec 58 % des appuis.

Faire campagne

Pour sa part, Richard Goulet affirme avoir mené une campagne «correcte». «J'ai mis un peu de publicité et j'ai envoyé une lettre à tous les citoyens, comme j'avais fait en 2005 et en 2007», dit-il. Pas de porte-à-porte pour lui. «On fait ça pour se faire connaître. Mais les gens savent depuis longtemps ce que je veux faire», dit-il.

Le maire sortant défend ses réalisations. «C'est vrai que c'est énorme tout ce qu'on a fait. Mais on n'avait pas le choix. On a maintenu le même taux de taxes. On a pu le faire à cause de l'augmentation du rôle d'évaluation. Ça nous a donné une marge de manoeuvre», note celui qui affirme pratiquer une administration à «long terme» plutôt que «quotidienne».

Dans cette optique, l'augmentation de la dette de la ville au cours des dernières années, décriée par ses opposants, demeure fort raisonnable, selon lui.

Toni Lynn Trottier estime être la seule qui a mené une véritable campagne. Elle a multiplié les déclarations, les poignées de main et n'a pas lésiné sur la publicité. «C'est l'expérience de ma vie. J'ai rencontré des milliers de personnes. J'ai misé sur mes idées et mes projets. Et je vais continuer à faire campagne jusqu'à la 13e heure», lance celle qui dit être entourée d'une équipe.

La campagne de Mme Trottier tranche avec celle de Diane Racicot. Cette dernière n'a pas investi un sou dans l'aventure et n'a pu compter que sur sa très grande volonté. Elle a pratiquement fait cavalier seule. «Au début, j'avais du monde avec moi. Mais ça s'est mis à s'éparpiller comme des chevreuils qui se sauvent dans le bois. Je me suis rendue jusqu'à la fin toute seule. J'en veux à personne. C'est mon choix», dit-elle.

Peu importe le choix des électeurs, Diane Racicot l'accueillera avec philosophie. «On n'a rien pour rien dans la vie. Si je ne suis pas mairesse, ça va m'amener vers d'autres choses. Je me suis faite connaître», dit-elle.

Voter

René Guillette, lui, refuse d'envisager un échec. «D'une façon ou l'autre, il n'y aura pas d'échec parce que j'aurai réveillé du monde à Granby», croit-il. Le candidat à la mairie dit avoir fait campagne entouré d'une vaillante équipe avec laquelle il a sillonné la ville. «Il n'y a même pas 1 % des endroits où j'ai été mal accueilli», dit-il.

M. Guillette y est allé de panneaux publicitaires à quelques endroits stratégiques de la ville et a distribué des dépliants. Un investissement qui vaut le coup, selon lui. «Je ne regrette rien. Je suis fier de m'être fait connaître», dit-il avant de glisser: «Je devrais rentrer maire».

Les quatre aspirants maires ne sont unanimes que sur un point: ils espèrent que les Granbyens se déplaceront en grand nombre pour aller voter demain.