Le projet de Northland Power en Gaspésie, selon nos informations, aurait franchi avec succès l'étape des analyses environnementales menées par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. La ministre du MDDEP, Line Beauchamp, a reçu le rapport de ses fonctionnaires. Elle l'a transmis au conseil des ministres pour étude et approbation finale. Ce passage par l'entremise du conseil des ministres est nécessaire puisque quelques ministères sont concernés par le projet, notamment le ministère des Ressources naturelles et le celui des Affaires municipales et des Régions.
Selon ce qu'il a été possible d'apprendre hier auprès d'une source près du gouvernement, les ministres auraient donné leur imprimatur au projet. Un décret du conseil des ministres devrait être rendu public d'ici peu officialisant le tout.
«C'est sur le point d'aboutir», soutient Dave Leclerc, attaché de presse de la ministre Beauchamp. Il refuse toutefois de confirmer que le conseil des ministres a déjà approuvé le projet. Une annonce sera faite dans quelques semaines, s'est-il contenté de dire.
Prudence
Chez AAER, on fait preuve de prudence. «On nous dit que le dossier avance», explique Éric Phaneuf, chef de la direction financière d'AAER. «On attend d'avoir des communications officielles avec le gouvernement. Ça fait longtemps qu'on l'attend pour partir la machine», illustre-t-il.
Partir la machine, c'est ce que les dirigeants de l'entreprise de Bromont brûlent de faire depuis des mois. L'usine fonctionne depuis plusieurs mois, mais pas au rythme souhaité.
Les employés d'AAER travaillent à construire deux turbines de 1,65 mégawatt, identiques à celles destinées au projet de Saint-Maxime-du-Mont-Louis. Les deux clients sont les municipalités de Templeton et d'Ipswich au Massachusetts. Les négociations pour produire une autre turbine, pour la municipalité de Tiverton en Ontario celle-là, sont toujours en cours.
Dans les trois cas, on parle de contrat de 2,6 millions de dollars. Trois éoliennes d'AAER sont déjà en opération aux États-Unis.
Bien qu'on se dise content de ces contrats chez le turbinier québécois, on a hâte de se lancer dans une grosse production. Le contrat avec Northland Power permettrait à AAER de prouver qu'elle a les capacités pour exécuter de grosses commandes. D'autres promoteurs de parcs éoliens qui ont un contrat avec Hydro-Québec, et qui se sont fait abandonner ces derniers mois par GE Wind, pourraient être intéressés à cogner à la porte d'AAER.
Pour M. Phaneuf, il est impératif qu'AAER obtienne des contrats au Québec. «C'est pour ça que nous avons créé cette compagnie. Sinon, on va devoir revoir notre position», a-t-il dit.