Les voyageurs inquiets... pour leur investissement

Même si elle admet que de plus en plus de gens se posent des questions sur la grippe A (H1N1), Lucie Coupal assure qu'il en faudrait beaucoup plus pour enlever le goût du Sud aux voyageurs.

La pandémie de grippe A (H1N1) inquiète de plus en plus les Québécois, et ceux qui prévoient un séjour à l'extérieur du pays n'y font pas exception. Chez les voyagistes, on admet que, sans remettre leur projet de voyage en question, de plus en plus de gens posent des questions à propos du virus et de l'incidence que celui-ci pourrait avoir non pas sur leur santé, mais sur leur investissement.


«C'est vrai que les gens posent des questions, mais ce n'est pas le cas de tout le monde, mentionne Claudie Langevin, de Voyages Lucie Raîche. Chose certaine, ça n'affecte pas du tout les ventes de voyages.»

 



«Je ne dirais pas que les clients sont inquiets pour leur santé, avance pour sa part Lucie Coupal, de l'Agence de voyage Granby. Il en faudrait beaucoup plus pour empêcher quelqu'un d'aller dans le Sud.»

La plupart des questions posées aux agents de voyage à propos du virus n'ont pas trait à sa virulence ou à ses effets sur la santé. Elles concernent plutôt la façon de protéger l'investissement de quelques milliers de dollars nécessaire à une escapade tropicale, note Mme Coupal.

«Les gens veulent en savoir plus sur les protections d'assurance, dit-elle, sur ce qui peut arriver s'ils doivent annuler leur voyage. Et en ce qui concerne la vaccination, on les réfère comme toujours à la clinique du voyageur. C'est leur choix de se faire vacciner ou non. Mais chose certaine, ils n'ont pas plus de risques d'attraper la maladie dans le Sud qu'ici.»

Du jamais vu



Certains agents de voyage avancent toutefois qu'aucun événement, maladie ou risque sanitaire n'a autant suscité de questionnements de la part des voyageurs que la grippe A (H1N1).

«Ça fait plus de 15 ans que je suis dans le domaine et je n'ai jamais vu une maladie inquiéter autant mes clients, indique Line Roussin, de Vacances Tourbec, à Granby. Les gens ne s'en font toutefois pas tant pour leur santé, mais plutôt pour leur investissement.»

D'autres voyagistes notent même que certains de leurs clients réguliers repoussent leur prise de décision.

«On a pris contact avec certains de nos clients qui, contrairement aux années précédentes, nous ont indiqué vouloir attendre avant d'acheter leur voyage, explique Catherine Payette, agente chez Johanne Thibault Voyages de Granby. Ils préfèrent attendre de voir ce qui va se passer avec la grippe.»

Protection

Si Santé Canada imposait des restrictions de voyage vers certaines destinations, les gens ayant déjà acheté leurs forfaits voyages pourraient être dédommagés.



«On parle de remboursement, mais aussi de report de voyages ou de changement des destination», explique Line Roussin.

Mais si la frontière d'un pays n'était pas fermée par les autorités gouvernementales, aucun remboursement ne serait offert.

«C'est à ce moment qu'il faut avoir une bonne assurance pour se prémunir contre une annulation de voyage, reprend Mme Roussin. Mais il faut faire attention, la plupart des assurances ne considèrent pas la peur d'attraper une maladie comme une raison suffisante pour payer une réclamation. Les gens devront donc bien s'informer avant d'acheter un forfait ainsi qu'une assurance.»