André Decamps bénéficie donc d'une absolution conditionnelle au paiement de la contredanse et à l'interdiction d'entrer en contact avec la victime ou sa famille.
«Les personnes âgées sont fragiles», a indiqué le juge de la Cour du Québec Yves Morier en prononçant sa sentence. Il a rappelé que la victime a craint pour sa sécurité et que l'accusé «en fasse plus» que ce qu'il a fait.
M. Decamps a été reconnu coupable, le 20 octobre, d'harcèlement criminel envers une octogénaire qui habitait la résidence du Verger entre janvier et juillet 2005.
Durant cette période, alors qu'il était dans la chambre de la plaignante, il lui a exhibé ses organes génitaux en lui demandant de les caresser. En d'autres occasions, il lui a fait signe de regarder son pantalon car son pénis était en érection.
Puis, en une autre occasion, l'homme d'origine belge a commenté le nouveau chandail qu'elle portait en disant que ça lui faisait «de belles petites boules» (seins).
»Équitable»
Une accusation d'agression sexuelle pesait aussi sur M. Decamps qui n'a pas d'antécédent judiciaire mais elle a été rejetée par la cour, l'accusé n'ayant pas touché la victime.
Son avocat, Me Daniel Giard, a fait savoir que la sentence octroyée à son client était «tout à fait équitable» dans les circonstances et qu'elle exprimait «une bonne administration de la justice».
Au cours de l'audience, il a souligné que l'accusé avait beaucoup souffert de la publication du procès dans La Voix de l'Est et de l'impact sur son moral et sa réputation. «Il a dû prendre une retraite précipitée et prématurée», a dit Me Giard.
De son côté, la Couronne a mentionné l'âge avancé de la victime comme facteur aggravant. «Elle était vulnérable, autant qu'un enfant à l'école», a dit Me Marie-Claude Morin.
M. Decamps, qui ne possède plus la résidence du Verger, a refusé de commenter la sentence à sa sortie du tribunal. Me Morin n'a pas non plus émis de commentaires.
L'amende de 1000 $ sera versée à la Fondation Aline-Letendre de l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, qui vient en aide aux personnes âgées en perte d'autonomie.
Un autre procès attend le sexagénaire l'an prochain. Trois ex-employées de la résidence du Verger le poursuivent aussi pour agression sexuelle.