Les élus municipaux doivent maîtriser plusieurs choses pour bien remplir leur rôle. Ceux et celles qui remporteront un premier mandat dimanche ont-ils tous les compétences et les capacités pour participer pleinement au processus décisionnel de leur municipalité?François Sormany hésite quelques secondes à cette délicate question. «Il n'y a pas de prérequis pour être un élu», répond d'abord le directeur des communications de l'Union des municipalités du Québec (UMQ). Il ajoute aussitôt que les élus «ont la volonté de changer les choses, de réaliser des projets».«Il y a de la très bonne volonté» chez les nouveaux élus, soutient pour sa part Dany Rousseau, directeur des communications à la Fédération québécoise des municipalités (FQM). «Mais sur le coup, il peut y avoir des besoins», ajoute-t-il.Même s'ils évitent d'utiliser le terme carence, l'UMQ et la FQM sont bien au fait que des élus, les anciens comme les nouveaux, ont des choses à apprendre pour bien servir leurs commettants. Aussi proposent-ils depuis plus d'une dizaine d'années des cours, ateliers et conférences à l'intention des élus pour mieux les outiller. Dans certains cas, c'est le b.a-ba du fonctionnement d'une municipalité qui est expliqué, par exemple comment se déroule une assemblée du conseil.Plusieurs sujets sont abordés lors de ces formations:Cadre légal et juridique dans lequel les élus travaillent;Rôle du directeur général et des fonctionnaires versus celui des élus;Processus d'appels d'offres;Responsabilités de la MRC;Éthique.«Oui, il y a de la formation à faire», reconnaît M. Sormany. Il fait remarquer qu'en 2005, au terme des élections municipales, 50 % des candidats qui ont obtenu un poste de maire ou de conseiller en étaient à un premier mandat. «Ils s'aperçoivent que c'est encadré, qu'il y a des règles à suivre, des façons de faire qu'il faut respecter. Ce n'est pas si facile pour eux», dit le représentant de l'UMQ.L'organisme municipal offre une formation spéciale de deux jours aux nouveaux élus. Il en coûte 410 $ par personne. Ce sont les municipalités qui paient. Mais parce que les formations de l'UMQ sont reconnues par Québec, les municipalités peuvent déduire ces coûts en vertu de la Loi sur la formation professionnelle (loi qui oblige les entreprises et institutions publiques à investir 1 % de leur masse salariale en formation à leurs employés).Les élus peuvent même obtenir une attestation de formation après avoir suivi quelques ateliers. Aucun examen n'est toutefois imposé aux participants, concède M. Sormany.L'UMQ amorcera dès le 5 novembre, à Vaudreuil-Dorion, une tournée à travers le Québec pour aider les nouveaux élus à bien entreprendre leur mandat. Au programme: 24 sessions de formation sur une foule de sujets.L'an dernier, la FQM a organisé une cinquantaine de formations. Plus de 1000 personnes s'y sont inscrites, dont une centaine d'élus, souligne M. Rousseau.Formation obligatoireLe jour n'est peut-être pas loin où les élus devront obligatoirement prendre part à des formations. C'est l'une des recommandations du Groupe de travail sur l'éthique dans le milieu municipal. Mandaté par le gouvernement libéral, le président du Groupe, Florent Gagné, suggère que les nouveaux élus suivent des cours sur leur rôle et sur le fonctionnement d'une municipalité dans les 120 jours qui suivent leur élection.Les autorités gouvernementales n'ont pas encore statué sur cette recommandation.
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