Probablement une erreur humaine

Michel Lemay, propriétaire de l'école de parachutisme Nouvel Air de Farnham.

Le décès d'un parachutiste d'expérience, lundi, ne laisse personne indifférent dans la petite communauté des parachutistes québécois. La victime, un homme de 38 ans, a péri après que son parachute eut refusé de se déployer, au cours d'une chute de 13 500 pieds. Pour Michel Lemay, directeur de l'école de parachutisme Nouvel Air de Farnham, il s'agit d'un événement isolé, qui s'explique probablement par une erreur humaine.


«On se connaît tous dans ce monde-là, j'avais rencontré la victime à plusieurs reprises. C'est certain que je vais mal dormir pendant la prochaine semaine», confie M. Lemay. En se fiant aux informations qui ont circulé au cours des dernières heures, il croit qu'une erreur du parachutiste explique la tragédie. «La victime aurait eu un problème avec son parachute principal et aurait ouvert trop tard son parachute d'urgence, explique-t-il. Est-ce qu'il se peut qu'il ait souffert d'un malaise ou encore qu'il ne savait plus à quelle hauteur il était? C'est possible.»

 



Le propriétaire de l'école Nouvel Air indique que la plupart des parachutistes québécois sont équipés d'un système qui force le déploiement de leur parachute, lorsqu'ils sont à 750 pieds d'altitude. «Il semble que dans son cas, il ne l'avait pas enclenché avant de sauter, affirme Michel Lemay. Peut-être avait-il oublié de le mettre ou était-il trop confiant, c'est seulement de la spéculation. On ne saura probablement jamais ce qui s'est réellement passé.»

Selon M. Lemay, cet accident est le résultat d'une suite d'erreurs humaines, plutôt que d'une défectuosité de l'équipement de la victime. «Si cet homme était décédé parce que ses deux parachutes ne s'étaient pas ouverts, peut-être est-ce que j'aurais remis ma pratique de ce sport en question, dit-il. Dans ce cas-ci, la victime aurait négligé d'enclencher son système d'ouverture automatique, une erreur que je ne ferai jamais, je suis plus prudent que ça.» Il souligne qu'il y a beaucoup à apprendre de ce type d'accidents.

Malgré cette tragédie, M. Lemay souligne tout le bonheur que la majorité des sauts provoquent chez ceux qui en font. «On fait 20 000 sauts par été à notre école et le parachutisme permet beaucoup de beaux moments d'émotion», souligne-t-il. Il raconte entre autres le saut d'un homme quadraplégique de 62 ans, à son centre, cet été. «Il rêvait se sauter et nous l'avons aidé à réaliser son rêve. Il avait les yeux tout brillants. On a aussi fait sauter un jeune de 17 ans en phase terminale, à qui on donnait deux semaines à vivre. Le parachutisme est un sport qui comporte des risques et il faut les garder en tête, mais il ne faut pas arrêter d'en faire pour autant.»