Le guerrier de Saint-Alphonse

Nombreux sont ceux qui affirment que Clément Choinière n'est pas tuable. Et ils n'ont pas tort. Quarante ans après son entrée au conseil municipal de Saint-Alphonse-de-Granby et 38 ans après sa première élection comme maire, après avoir subi quatre pontages coronariens et vaincu un cancer du côlon en cours de route, l'homme de 71 ans amorcera en novembre prochain son 12e mandat.

Nombreux sont ceux qui affirmeront que Clément Choinière n'est pas tuable. Et ils n'auront pas tort.


Quarante ans après son entrée au conseil municipal de Saint-Alphonse-de-Granby et 38 après sa première élection comme maire, après avoir subi quatre pontages coronariens et vaincu un cancer du côlon en cours de route, l'homme de 71 ans amorcera en novembre prochain un 12e mandat. Son 10e décroché sans opposition.

 



Elle semble donc bien loin, l'époque où il avait été élu en faisant la promesse - tenue - que sa municipalité ne serait pas annexée à Bromont.

Du caractère, M. Choinière? Le mot est faible.

«C'est la population qui m'a convaincu de revenir», confie-t-il lorsqu'interrogé à savoir quels sont les motifs derrière sa persévérance.

«En même temps, il y a le projet du parc industriel que j'ai commencé, et je n'aurais pas voulu voir un autre gars le finir», concède-t-il tout de même.



Ce serait toutefois mentir que d'affirmer que le maire Choinière n'a jamais douté de son retour.

«En avril, j'étais pas mal certain de ne pas revenir, mais avec l'appui des gens et la santé qui a suivi, j'ai décidé de me représenter, raconte-t-il.

«Depuis que je suis sorti de l'hôpital (en juin dernier), on m'a dit qu'il n'y avait plus de traces du cancer, et j'ai repris 20 livres des 40 que j'avais perdues pendant l'hiver. Mais je suis encore fatigué... Il faut dire qu'il y a l'âge qui entre en ligne de compte aussi!»

L'élu de longue date affirme d'ailleurs que ce sont ses responsabilités à la Ville qui lui ont permis de garder le cap, le convalescent s'étant rendu au bureau presque chaque jour pour suivre l'avancement des dossiers en plein coeur de ses traitements. «Ça ne m'a pas énervé parce que j'étais toujours occupé!» s'exclame-t-il.

Équipe intacte

À l'aube de ce nouveau mandat, M. Choinière retrouvera une équipe presque intacte, avec un seul des six postes de conseillers qui a connu un changement de garde. L'administration municipale se dit donc prête à entamer ce nouveau cycle quadriennal, avec tout en haut de la liste de priorités la conclusion du parc industriel, dont la construction s'est amorcée il y a quelques semaines à l'angle de la rue Denison et de la route 139.



La question du dézonage d'une terre achetée par la municipalité l'an dernier sera également à l'ordre du jour, les répondants ayant rencontré les instances de la CPTAQ vendredi dernier et attendant une réponse d'ici deux semaines.

Malgré tout, existe-t-il encore, 38 ans plus tard, des défis à relever pour un maire d'aussi longue date?

Poser la question, c'est y répondre, rétorque sans hésiter Clément Choinière.

«Il y en aura toujours, lance-t-il. Par exemple, dans le cas du parc industriel, je suis passé par là en voiture un matin, et je me suis dit que ça ferait un bon endroit. J'ai convoqué une rencontre avec les conseillers et j'ai vu des sourires en coin. Je leur ai demandé si on me laissait le champ libre, ils m'ont dit oui. Et cinq ans après, il était rempli.»

Le maire Choinière attribue entre autres sa longévité à cette simplicité de son administration, perpétuée à travers les années.

«Je ne me suis jamais cassé la gueule, se félicite-t-il. Je parle à tout le monde et j'essaie de régler les problèmes avant les assemblées, pour ne pas amener de chialage pour rien. Quand il y a un problème, j'embarque dans ma voiture et je vais en discuter avec le citoyen concerné.»

Bref, il n'est pas encore venu, le jour où Clément Choinière tirera sa révérence.

Peut-on même s'attendre à plus d'un autre mandat?



«On va commencer par celui-là, après on verra», se contente-t-il de conclure avec le sourire.