Dernier tour de piste pour Martial Gousy

Le maire Martial Gousy a mené sa dernière séance du conseil municipal de Saint-Paul-d'Abbotsford hier soir.

La séance du conseil municipal tenue hier soir à Saint-Paul-d'Abbotsford a revêtu une signification toute spéciale pour le maire Martial Gousy qui, après 22 ans au siège principal, tire sa révérence.


À l'approche de cette dernière assemblée d'une carrière politique bien remplie, le principal intéressé préférait tout de même ne pas se laisser emporter par un trop-plein d'émotion, même s'il savait pertinemment que sa présidence du conseil d'hier soir ne serait pas tout à fait comme les autres.

 



«Par expérience, chaque réunion de fin de terme est émotive, mais je sais comment ça fonctionne... C'est comme ça, c'est la vie!» a philosophé M. Gousy en entrevue cette semaine.

C'est peut-être la vie, mais n'empêche, on parle de plus de deux décennies au conseil municipal, dont quelques années ont été passées à cumuler les responsabilités de maire et de directeur d'école.

«Je pense que j'ai donné ce que j'avais à donner et que j'ai bien servi mes citoyens», se contente de dire celui qui a été dans le domaine de l'enseignement pendant 35 ans.

Décision réfléchie



Même si, à sa réélection en 2005, le maire avait annoncé qu'il s'agirait fort probablement de son ultime mandat, la dernière année l'a convaincu de laisser sa place, de nombreux problèmes de santé le gardant loin de l'hôtel de ville pendant un bon moment.

M. Gousy avait en effet subi une chirurgie aux artères avant d'être victime d'un accident de voiture, après quoi, au passage de la nouvelle année, une crise cardiaque l'avait contraint à un triple pontage coronarien.

«J'ai beaucoup réfléchi pendant que j'étais à l'hôpital; j'ai eu très peur d'y rester, confie-t-il. Mais aussi, je n'ai pas honte de le dire: j'ai 72 ans, alors je pense qu'il commence à être temps de laisser ma place. De plus, le changement est toujours bon pour une organisation, c'est même indispensable à certains moments.»

C'est donc sans amertume que l'Abbotsfordien laissera sa place, avec comme seul regret de n'avoir pu mener à bien, et ce, malgré tout ce temps en poste, le dossier de l'eau potable.

«C'est vraiment ce qui bloque toujours le développement de Saint-Paul, précise M. Gousy. On a cherché des puits, on en a trouvé, mais il reste toujours à prendre cette eau et à l'amener à un bassin, avec toutes les autorisations que ça suppose. J'aurais vraiment aimé compléter ce dossier avant de quitter, et je sais que ça va être une priorité pour le prochain conseil.»

Fierté



Si l'eau constitue l'un des ombrages au tableau du maire Gousy, elle se trouve également au coeur d'une des réalisations qui l'ont rendu le plus fier.

«Il y a une quinzaine d'années, la Ville déversait encore ses eaux usées des égoûts dans les fossés, alors on a mené tout le processus pour l'assainissement des eaux, avec les soumissions, l'appel d'offres, les travaux, etc. Je pense que c'est une de nos belles réalisations.»

D'avoir pu compter sur des conseillers de qualité remplit également Martial Gousy de fierté, lui qui accorde d'ailleurs une partie de ses accomplissements à ces collaborateurs, à qui il assure avoir donné la parole le plus possible.

«Le rôle d'un maire, ça ne doit pas être de décider, mais de donner la voix à ses conseillers, poursuit-il. Et je n'ai que du respect pour tous les conseillers avec qui j'ai travaillé.»

D'ailleurs, deux de ses plus anciens ailiers se sont retirés hier soir après de nombreuses années de service, soit Fernand Malo (après 22 ans) et Suzie Mailloux-Roy (après 15 ans).

Et après les élections du 1er novembre, qu'est-ce qui attend le maire Gousy?

«Une vraie retraite!» s'esclaffe-t-il.

«Ça s'est toujours bien passé, et je ne serais pas resté 22 ans si je n'avais pas aimé ça, ajoute-t-il. Et je ne dis pas que je ne se-rai plus au service des gens, mais disons que je n'ai pas du tout l'intention de m'embarquer dans d'autres organisations pour l'instant.»