Le mammographe se fait toujours attendre

Même si les organisateurs de la dernière édition de "Marchons pour nos nichons" pouvaient crier victoire en septembre dernier, après avoir amassé les quelque 900 000 $ nécessaires à l'achat du mammographe numérique avec table de stéréotaxie, l'appareil brille toujours par son absence.

Un an, c'est long. Mais semble-t-il que ce n'est pas suffisant pour acheter un mammographe.


C'est du moins le cas à Granby. Car même si les organisateurs de la dernière édition de «Marchons pour nos nichons» pouvaient crier victoire en septembre dernier, après avoir amassé les quelque 900 000$ nécessaires à l'achat, l'appareil brille toujours par son absence.

Pourquoi donc?



Au début, le CSSS ne pouvait pas lancer le processus d'appel d'offres parce que l'établissement n'avait pas obtenu de budget relié au fonctionnement de l'appareil. C'était du moins le cas jusqu'au 18 novembre 2008 alors que le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a profité de son passage dans la région pour en faire l'annonce.

 

Il restait ensuite à déménager des services afin de libérer l'espace pour le nouvel appareil et à franchir toutes les étapes nécessaires à l'acquisition d'un mammographe en lien avec la nouvelle loi 17. Un «processus long et assez complexe», estime Josée Grondin, chef du service d'imagerie médicale et de médecine nucléaire. «On part en appel d'offres aujourd'hui (hier)», annonçait-elle, visiblement soulagée. «Le service devrait être offert au courant de l'hiver», assure-t-elle.

«Je sais que c'est très long. J'en suis tout à fait consciente. C'est un dossier qui me tient énormément à coeur. C'est difficile à concevoir mais dans le système où on vit, tout prend énormément de temps», indique-t-elle.



«On peut comprendre que les gens qui ont amassé les dons se posent des questions. Mais on est dans le secteur public, il y a une complexité», renchérit le porte-parole du CSSS, Michel Lapointe.

Décevant!

Ces délais déçoivent des bénévoles qui ont trimé dur pour amasser ces centaines de milliers de dollars.

«C'est désolant pour la population», estime l'une des instigatrices de la marche, Diane Tétreault. Les bénévoles ont travaillé tellement fort!, souligne celle qui a appris, tout à fait par hasard, que l'appel d'offres allait être lancé sous peu.

«Dans le privé, on a ouvert un pavillon au complet en moins d'un an et demi», ajoute-t-elle en faisant référence à son bébé, le Pavillon La Différence, un centre de jour qui accueillera des personnes atteintes de cancer dès le mois d'octobre.

«C'est frustrant. Des milliers de personnes ont marché pour ça. C'est beaucoup d'énergie. Ensuite, on se butte aux lenteurs administratives...» retient une autre bénévole, Odile Ribard. «J'ai très hâte. Mon bonheur, ça va être quand l'appareil sera dans la salle.»



Ces délais ne sont-ils pas un peu insultants pour les gens qui ont amassé des fonds pendant toutes ces années? Le directeur général du CSSS de la Haute-Yamaska ne voit pas les choses sous cet angle.

«Ce que je peux vous dire, c'est qu'il va y en avoir un mammographe. Si des femmes ne s'étaient pas engagées, il y a cinq ans, il n'y en aurait pas. Les délais sont très frustrants. C'est dommage. Mais ça va finir par arriver», assure Claude Vézina.

Une fois le mammographe numérique installé, il n'y aura plus de films. Les spécialistes visionneront les images sur un énorme ordinateur, indique Josée Grondin. La table de stéréotaxie, qui sera achetée aussi grâce à l'argent amassé, sera utile pour localiser les lésions lors des biopsies notamment.

Même marche, nouvel appareil

Même si l'objectif initial de la marche est atteint, il y aura une nouvelle édition de «Marchons pour nos nichons» ce dimanche. La Fondation du centre hospitalier de Granby et la présidente du comité organisateur, Éliette Jenneau, ont décidé d'organiser une sixième édition afin d'amasser des fonds pour acquérir un échographe qui sera destiné exclusivement aux examens du sein.

Cet échographe permettra aux femmes dont la mammographie laisse planer un doute de passer un nouvel examen sur-le-champ, sans devoir patienter sur une liste d'attente.