Ça a bien commencé avec le Gaspésien Patrice Michaud, notre première étoile de la soirée.
Michaud chante bien, il a une voix puissante. Une voix de mâle, comme dirait l'autre. Son folk est mélodique et ses petites histoires sont sympathiques.
Aussi, le gars a un charisme fou. Du genre capable de transformer un gros blanc de mémoire en quelque chose d'amusant. Un blanc qui aurait pu lui nuire, mais qui lui a plutôt servi à mettre un peu plus le public (et le jury?) de son bord.
Michaud est enfin un conteur... et il est bon. Mais il devra faire attention à ça puisque, hier soir, il en a abusé. Sept minutes pour présenter une toune, c'est trop long.
Puis, ce fut la Montréalaise Yaël. Belle fille, belle voix, elle pige son inspiration dans le répertoire français. Le romantisme de ses textes et son look glamour allaient particulièrement bien avec le décor feutré de la scène du Palace, version Festival de la chanson.
Nancy Breau, elle, trippe sur Lynda Lemay. Non, aucun problème avec ça. Mais voilà, on croyait parfois entendre Lynda. Dans les intonations et dans les textes. Dommage car l'Acadienne (qu'on avait vue à Granby en 2006 en tant qu'interprète) n'est pas dénuée de talent et elle n'a pas besoin d'imiter, ou de trop s'inspirer, disons, de personne.
La deuxième partie de la soirée nous a permis de faire connaissance avec le rock corrosif et absurde de St-Folie. Les gars, qui portent fièrement le nom du village du fond des Laurentides d'où ils viennent, ont solidement brassé la cage des gens d'ici et, honnêtrement, ça faisait changement. Excellents musiciens, ils auraient peut-être avantage, cependant, à relever un brin le niveau de leurs textes. Mais bon, si ça marche pour Les Trois Accords...
Venu de l'Alberta, Barobliq est quant à lui une bien drôle de bibitte. Que ce soit dans son look, dans sa façon de tenir sa guitare (sur ses genoux), dans ses textes et quoi encore, il fait les choses différemment, ce que les gens du Festival de la chanson ont l'habitude d'aimer. On aimerait toutefois le voir davantage avant de porter un réel jugement. Trois tounes, c'est pas beaucoup.
Salomé Leclerc, qui vient d'obtenir son diplôme de l'École nationale de la chanson, a été la dernière concurrente à se pointer sur scène. Mais croyez-nous, l'attente en valait la peine. Un très beau talent. De la puissance, qu'importe qu'elle joue de la guitare acoustique ou de la guitare électrique. Le genre d'artiste qui nous accroche en partant, qu'on a envie d'écouter. La fille a la jeune vingtaine, mais on a l'impression qu'elle a du vécu. Oui, on a beaucoup aimé ce qu'on a vu et entendu de cette native de Lotbinière.
Finalement, elle partage la première étoile de la soirée avec Patrice Michaud.
On a quitté, heure de tombée oblige, alors que Lynda Lemay s'apprêtait à monter sur scène. La présence d'une des plus grandes lauréates de l'histoire du Festival de la chanson allait conclure une soirée qui, ma foi, a été plutôt intéressante.