«Je ne me présente pas comme conseillère parce que je ne veux pas travailler avec M. Goulet», lance la dame de 60 ans.
La Granbyenne a jonglé plusieurs mois avec l'idée se présenter à la mairie avant de déposer son bulletin de candidature au Directeur général des élections (DGE), le 10 août. L'autorisation du DGE est nécessaire pour pouvoir engager des dépenses électorales.
«J'étais toujours incertaine, je me disais: c'est gros, confie-t-elle. Mais si je ne me présentais pas, M. Goulet aurait été élu par acclamation et je ne le voulais pas. Les insatisfaits du conseil actuel ont aussi le droit d'être représentés.»
La camionneuse à la retraite reproche au maire de Granby son arrogance et ses dépenses folles. «M. Goulet, il y a juste lui qui a raison, considère-t-elle. Quand ça ne fait pas son affaire, il adopte des règlements contre les ventes de garage, contre le bruit.»
L'achat des terres Miner par la Ville de Granby est aux yeux de Mme Racicot la pire bourde qu'a commise Richard Goulet. «Les dépenses que M. Goulet fait sont énormes. Ce n'est pas en dépensant comme il dépense que l'on fait avancer une ville, insiste-t-elle. Il faut que tu gères ta ville comme tu gères ton budget personnel. Si tout le monde gérait son budget comme M. Goulet gère la ville, on ferait tous faillite.»
Changement radical
Diane Racicot dit être soutenue par plusieurs personnes dans sa campagne électorale. «Mais ils ne veulent pas que je donnent leurs noms tout de suite.»
Celle qui a été candidate pour un poste de conseillère municipale dans le Canton de Granby aux élections du 7 novembre 1993 n'a pas d'équipe électorale. «Personne autour ne veut se présenter», dit-elle.
Se retrouver mairesse au sein de tous les conseillers municipaux actuels ne l'effraie pas. «Le groupe, ce n'est pas grave, c'est le maire qui décide.»
Conduire un camion à New York comme elle l'a fait tant de fois est un défi tout aussi considérable que celui de devenir maire, selon la candidate. «Tout s'apprend. Si tu n'essaies rien, tu n'as rien. Dans les années 1970, j'étais parmi les premières femmes à conduire un camion», relate-t-elle pour prouver que le défi ne lui fait pas peur.
La sexagénaire est consciente qu'elle est moins connue que son adversaire. Pour sortir de l'ombre, la retraitée poursuivra le porte-à-porte qu'elle a déjà amorcé. «Il n'est pas question que je pose des pancartes sur tous les poteaux de la Ville, tient-elle à faire savoir. Le 1er novembre, ce sera aux citoyens de décider s'ils veulent continuer avec M. Goulet.»
Goulet: aux citoyens de décider
Richard Goulet tient le même discours. «Ce sera aux gens de décider si c'était fou les dépenses que l'on a faites», commente-t-il. Le maire de Granby n'a aucune idée de qui est Mme Racicot. «Depuis deux à trois semaines, il y avait une rumeur comme quoi une madame Racicot comptait se présenter», a-t-il relaté.