À la défense de la réforme scolaire

Alain Tardif n'est pas inquiet des résultats du renouveau pédagogique.

La première cohorte d'élèves ayant fait tout leur primaire ainsi que leur secondaire avec le programme du renouveau pédagogique sortira de l'école en juin prochain. Le coordonnateur des services éducatifs en enseignement à la commission scolaire du Val-des-Cerfs, Alain Tardif, n'est pas inquiet des résultats qu'ils obtiendront.


Pour M. Tardif, la réforme scolaire était un passage obligé. «Les exigences de la formation professionnelle, du collégial et même du marché du travail ont changé. Les gens devaient avoir un rehaussement de leurs compétences scientifiques pour y répondre», souligne-t-il.

 



Le contenu des matières se devait également d'être révisé pour être adapté au goût du jour, considère le gestionnaire. «Plusieurs des contenus dataient de 1982. Certaines choses en sciences ne sont plus vraies aujourd'hui, mentionne-t-il. L'équipement aussi a changé, d'où les investissements importants dans les laboratoires de sciences et technologie.»

La manière d'apprendre des élèves a changé et le milieu scolaire doit s'adapter, soutient le coordonnateur. «Avant, les programmes étaient axés uniquement sur les connaissances. Tu faisais ton test et c'était fini, rappelle-t-il. Maintenant, nous sommes conscients qu'il existe plusieurs méthodes d'apprentissage parce qu'il y a plusieurs types d'élèves.»

Et contrairement aux détracteurs de la réforme, M. Tardif ne croit pas que les élèves qui compléteront leur secondaire en juin soient plus faibles en français. «Depuis 1982, les résultats des élèves de 5e secondaire en écriture à l'épreuve uniforme du Ministère se sont améliorés, avance le gestionnaire. Écrire ne consiste pas juste à ne pas faire de fautes. Écrire, c'est d'avoir une idée et de la développer.»

Ce n'est pas une attaque nouvelle de s'en prendre à la qualité du français des élèves, fait observer Alain Tardif. «On tenait le même discours dans les années 1980 et 1990», se souvient-il.



Enseignants brimés

Le coordonnateur comprend toutefois que des enseignants aient pu se sentir brimés par l'arrivée de la réforme. «C'est comme si du revers de la main, on balayait tout ce qui avait été fait et qu'on portait un jugement sur les manières d'enseigner, dit-il. Je sais que plusieurs personnes se sont senties jugées gratuitement.» M. Tardif ne cache pas non plus que pour certains professeurs, le changement est difficile à gérer.

Le langage utilisé pour évaluer les élèves au début de la réforme est peut-être le seul reproche que fait le gestionnaire. «Mais des correctifs ont été apportés, s'empresse-t-il de dire. Le langage a pu être décrié, mais pas les modalités d'évaluation.»

D'ici quelques années, le coordonnateur est convaincu que les bienfaits de la réforme se feront sentir. Déjà, «les élèves sont plus critiques, mieux informés, ils posent énormément de questions», constate-t-il.

Pour décrocher leur diplôme d'études secondaires, les jeunes devront réussir leurs cours de mathématiques, français, anglais, sciences, histoire, arts ainsi que d'éducation physique ou d'éthique et culture religieuse. Alain Tardif est confiant de voir de bons résultats.