Les Québécois majoritaires sur les flots du lac Champlain

Louis Charbonneau et sa compagne Nicole Barré ont sillonné de nombreux plans d'eau du monde sur leur voilier, le Roi Soleil. Pourtant, ils reviennent toujours naviguer sur les flots du lac Champlain.

Pour une rare fois depuis le début de l'été, le soleil brille haut et fort dans le ciel. Seuls quelques nuages blancs ponctuent le bleu des cieux. Un vent soutenu taquine la surface du lac Champlain sur lequel des centaines de bateaux, à voile et à moteur, naviguent tranquillement.


Même si les vacances de la construction sont officiellement terminées depuis lundi, difficile de déambuler en bordure de la vaste étendue d'eau sans entendre quelqu'un s'exprimer dans la langue de Molière. Mercredi matin, la Burlington Community Boathouse grouillait de plaisanciers et de touristes québécois.

 



Les frères Pierre et Daniel Lacoste, qui exploitent une entreprise de services de plomberie qui compte plusieurs clients de Waterloo, étaient du nombre. Pour les maniaques de bateau - Pierre a un voilier et Daniel un bateau à moteur -, il n'y a pas meilleur endroit où pratiquer leur activité préférée.

«Y'a rien qui se compare au lac Champlain au Québec, va même jusqu'à dire Pierre. Pour s'amuser un peu, il faut aller dans le fleuve et encore là, on est obligés de descendre dans la vase.»

Daniel Lacoste ne prend même pas la chance d'aller ailleurs. Il laisse son bateau tout l'été à la marina de Rouse's Point, dans l'état de New York.

Ce qui emballe le plus les deux frères, qui ont profité d'une semaine de vacances supplémentaire pour se rejoindre dans la baie de Burlington, c'est justement la beauté des nombreuses baies que compte le lac Champlain.



Endroit magnifique

Marie-France Dupont, Yves Shank et leur fille Isa-Maude, qui passent pratiquement tous leurs hivers à Bromont, sont du même avis.

Rien ne saurait empêcher cette famille de traverser la frontière, chaque week-end, à l'embouchure de la rivière Richelieu, pour s'adonner au nautisme.

«Il y a à peu près juste un enterrement qui nous ferait rester au Québec, lance même à la blague Marie-France. On aime tellement venir ici qu'on essaie d'arriver le plus tôt possible le vendredi après-midi et on repart très tard le dimanche soir, question d'éviter le trafic en direction de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, où on laisse notre bateau. Sérieusement, l'endroit est magnifique. Même si on n'est ici que quelques jours, on a l'impression d'être en vacances.»

Le lac Champlain offre aussi de nombreuses possibilités aux navigateurs de tous les types.

«Ici, on peut aller à toute vitesse, se laisser porter par le vent ou jeter l'ancre, mentionne Louis Charbonneau, un professeur de voile qui sillonne les eaux du lac depuis qu'il a quatre ans. Aucun plan d'eau n'offre autant de possibilités chez nous. Toutes les leçons de voile que je donne, je viens les donner ici.»



Québécois omniprésents

Les Québécois rencontrés aux abords du lac Champlain sont formels: ils sont en majorité sur les flots du lac.

«Il y en a partout, confirme Serge Gosselin de Farnham. Du côté du Vermont, il y a quelques Américains dans les marinas. Mais du côté de l'État de New York, il n'y a pratiquement que des Québécois.»

Pour le capitaine de L'Escapade, amarré au quai de la Burlington Community Boathouse pour deux nuits, rien ne vaut la navigation sur le lac Champlain.

«Naviguer ici, c'est le bonheur. Le plan d'eau est magnifique, il y a des baies et des îles où on peut jeter l'ancre pour dormir, on peut s'arrêter à Burlington ou à Plattsburgh pour aller manger et magasiner. On peut tout faire à pied. On ne peut rien demander de mieux.»