Le couple, propriétaire de l'entreprise Les Marchands du frais à Granby, s'est lancé dans la commercialisation des champignons sauvages il y a trois ans.
La mort d'une dame de Waterville, Judith Koritar, vendredi dernier, en raison de l'ingestion de champignons sauvages rappelle à M. Ménard et sa conjointe à quel point l'identification d'une espèce peut être difficile.
M. Ménard donne l'exemple des pleurotes pour lesquelles il existe plusieurs variétés. «Certaines sont comestibles et d'autres non», souligne-t-il.
L'homme d'affaires a montré à l'aide de livres sur les champignons du Québec à quel point la ressemblance est marquante entre certaines espèces. La chanterelle, un champignon comestible, ressemble beaucoup au clitocybe lumineux qui lui est très toxique. «La chanterelle a des plis très rapprochés, alors que le clitocybe a des lanières, détaille Maryse Larose. Il faut vraiment être capable de faire LA différence entre les variétés», insiste-t-elle.
François Ménard suggère aux mycologues amateurs de s'en tenir à la cueillette des champignons sauvages les plus connus dont le cèpe d'Amérique, le bolet ou la morille, notamment. Se joindre à un groupe de mycologues pour la cueillette est, selon M. Ménard, un excellent moyen de s'initier au vaste monde des champignons.
M. Ménard et sa conjointe connaissent bien les champignons sauvages. «Mais je ne suis pas un mycologue, insiste-t-il. Au Québec, de vrais mycologues, il n'en existe que très peu.» Malgré ses connaissances, le couple n'ingérerait pas un champignon qu'il n'a pu identifier hors de tout doute. Et M. Ménard se refuse à identifier les champignons de quelqu'un d'autre.
«Je ne prendrai jamais le risque de dire à quelqu'un si les champignons qu'il a cueillis sont comestibles ou non», mentionne-t-il. «Pour certaines variétés, le microscope est nécessaire pour bien l'identifier. C'est pour ça que les biologistes et les mycologues sont essentiels», ajoute Mme Larose.
Les propriétaires des Marchands du frais ne commercialisent que les variétés de champignons sauvages les plus connues. Et ce malgré qu'il y ait des demandes pour d'autres produits. «Tous les ans, je me fais demander par des restaurateurs si j'ai de la gyromitre qui ressemble beaucoup à de la morille, explique-t-il. Je leur réponds que je ne peux pas, qu'il est toxique. Des restaurateurs me répondent que s'ils le font cuire d'une certaine façon, ils réussissent à éliminer les toxines. En Europe, la commercialisation de la gyromitre est totalement défendue. Moi, je ne touche pas à ça.»
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