«Je suis un peu fou»

Pierre Beaupré et son cheval Charly se sont rapprochés au cours de leur périple de cinq jours qui les a menés de Brome à Québec.

Pierre Beaupré est parti de Brome, tôt samedi matin, pour une petite balade à cheval. Une petite balade qui l'a mené, hier matin, à 220 km de chez lui, de l'autre côté du vieux pont de Québec, où des représentants des médias (et des forces de l'ordre!), l'attendaient.


«Je l'ai fait parce que je suis un peu fou, répond sans ambages le menuisier de métier, lorsque questionné sur les raisons qui l'ont motivé à entreprendre un si long périple. Je l'ai surtout fait pour amasser des sous au profit de la Fondation BMP.»

 

M. Beaupré s'est récemment remis de fractures aux jambes et à la clavicule subies pendant qu'il montait Charly, son fidèle cheval âgé de quatre ans. Impressionné par la qualité des soins qu'il a reçus à l'hôpital Brome-Missisquoi-Perkins de Cowansville, il a eu envie de faire un petit quelque chose pour remercier le personnel pour ses bons soins.

«Mon voisin me disait toujours qu'à chevaucher comme je le fais, je finirais bien un jour par me rendre à Montréal. Ça m'a donné une idée. Comme j'ai toujours été un peu aventurier, je me suis dit que je pourrais amasser des dons pour un long périple à cheval.»

Et pourquoi Québec plutôt que Montréal?

«Parce que c'est plus loin, tout simplement!»

Long périple

Pierre et Charly ont chevauché pendant une dizaine d'heures à chacune des quatre premières journées de leur voyage. Ils ont d'abord sillonné les petites routes des Cantons-de-l'Est , avant de traverser Victoriaville.

«Le premier soir, j'ai dormi dans mon sac de couchage, raconte Pierre Beaupré. Je m'étais arrêté chez des gens qui ont été très chaleureux.»

Mais la lassitude de sa monture, le lendemain, a contraint l'aventurier à se délester de ses bagages.

«Le deuxième jour, Charly traînait de la patte. J'ai donc décidé de laisser tous mes bagages chez un fermier. Le soir venu, j'ai dormi dans une grange, sur un lit de paille, sans aucune couverture. Laissez-moi vous dire que ce n'était pas trop confortable.»

Les longues heures de trot du duo ont surtout été occupées par une activité pour le moins inusitée: la chasse aux mouches.

«En une journée, j'en ai tué 130, lance fièrement le cavalier. Je les ai comptées.»

Arrivée remarquée

L'entrée de Pierre et Charly dans la ville de Québec ne s'est pas déroulée comme il l'avait prévue.

D'abord intercepté par une voiture de police alors qu'il se trouvait au-dessus du Saint-Laurent, Pierre Beaupré a ensuite été escorté par la police jusqu'à la sortie du vieux pont.

«Ils n'étaient pas très fiers de moi, admet Pierre Beaupré, ils m'ont dit que j'avais pris de gros risques. J'avais fait mes vérifications. Ils ne m'ont tout de même pas donné de contravention. Je savais que, techniquement, j'avais le droit de traverser le pont. Mais j'aurais peut-être dû les avertir de ma venue!»

Pierre Beaupré dit s'être beaucoup rapproché de Charly au cours de leur voyage.

Mais le prochain voyage de Pierre Beaupré pourrait se faire sans sa fidèle monture.

«J'ai plein d'idées en tête», affirme l'aventurier.

Et combien a d'argent a permis d'amasser cette folle équipée?

«Je n'en ai aucune idée, confie M. Beaupré. J'ai déjà reçu beaucoup de chèques et je continue de recevoir des appels de gens qui veulent donner. Mon objectif, c'était de faire un petit quelque chose pour la Fondation BMP. Je pense que c'est réussi.»

mgendron@lavoixdelest.qc.ca