Services environnementaux Richelieu (SER), la compagnie qui a décroché le contrat de la MRC, ne fait plus affaire avec Fibres JC pour le traitement des matières recyclables. Le centre de tri de Chambly est fortement ébranlé par la crise qui secoue l'industrie du recyclage depuis cet automne, les prix des matières recyclées ayant chuté de manière draconienne (surtout le papier et le carton). Conséquence de ces difficultés, Fibres JC n'accepte plus depuis février les matières recyclables en provenance de la MRC.
Puisque le contrat liant la MRC et SER stipule que l'entreprise est responsable du traitement des matières recyclables, SER s'est donc tournée vers Sani-Éco, son concurrent, pour solutionner son problème. Depuis lors, tous les camions de SER déchargent leur contenu aux installations de Sani-Éco sur la rue Édouard, confirme Vincent Boulay, président de SER.
En entrevue à La Voix de l'Est, M. Boulay a expliqué qu'au moment de la préparation de sa soumission, le marché des matières recyclées étaient bon. Impossible de prévoir que Fibres JC leur ferait faux bond. «On n'a pas eu le choix de trouver une alternative», a-t-il dit.
Le retrait de Fibres JC fait en sorte que le contrat de collecte sélective est beaucoup moins intéressant pour Services environnementaux Richelieu. Fibres JC n'imposait aucun tarif pour traiter les matières recyclables à son centre de tri. Ce n'est pas le cas de Sani-Éco. À titre d'exemple, l'entreprise granbyenne facturait l'an dernier à la Ville de Granby 25 $ par tonne de déchets.
Le vice-président de Sani-Éco, Sylvain Gagné, n'a pas voulu dire quel montant il exigeait à SER pour chaque tonne traitée. Quoi qu'il en soit, la facture ne sera pas refilée à la MRC, ni à ses résidants, a-t-il dit. «C'est SER qui paie.»
Cela dit, SER économisera sur ses coûts de carburant et les heures de travail de ses employés, note M. Boulay. Le centre de tri de Chambly se trouve en effet à une quarantaine de kilomètres de Granby.
Chaque semaine, 22 camions de la compagnie de St-Hyacinthe transitent par le centre de tri de Sani-Éco pour vider leur contenu. C'est 8000 tonnes de matières recyclables par année, a indiqué M. Boulay.
Pas de mises à pied
Cette tournure inattendue des événements soulage les dirigeants de Sani-Éco. Ses contrats municipaux - Granby, Waterloo et Roxton Pond, notamment, faisaient affaire avec l'entreprise - représentaient plus de 70 % du travail de son centre de tri. Des mises à pied étaient envisagées. «On est très contents parce qu'on va pouvoir garder nos employés», a affirmé M. Gagné.
L'entreprise est d'ailleurs sur le point de parapher une nouvelle convention collective de quatre ans avec ses 75 employés syndiqués. Une entente de principe entre les deux parties propose des augmentations salariales de 50 ¢/l'heure la première année, de 25 ¢ pour les deux autres années, et de 40 ¢ pour la quatrième et dernière année du contrat. Les salaires varient entre 9,50 $ et 17 $.
L'automne dernier, SER a obtenu le contrat de collecte sélective pour la MRC en présentant une soumission de 8 192 124 $. L'offre de Sani-Éco était de 9 048 095 $. Le troisième soumissionnaire, Matrec, offrait de faire le travail pour 12 869 141 $.