«David Moynan est parmi les témoins en contre-interrogatoire les moins crédibles que j'ai eus», a plaidé l'avocat de la Couronne, Claude Robitaille. Il est capable de vous dire qu'à telle date, il a mangé de la pizza, la sorte, la grosseur et même le numéro de téléphone du restaurant. On a essayé un deu-xième coup de lui poser les mêmes questions et c'était rendu un club sandwich.»
L'avocat de la défense, Christian Raymond, a plutôt relevé les contradictions dans les témoignages d'Éric, la jeune victime qui avait 9 ans au moment des événements survenus il y a six ans. Entre le 1er janvier et le 18 mai 2003, David Moynan aurait commis plusieurs crimes sexuels sur le mineur, notamment des attouchements, des masturbations, des fellations et des sodomies.
Me Robitaille a admis qu'il y a des contradictions dans les déclarations faites par l'enfant depuis 2003. L'avocat a demandé au juge de tenir compte de l'âge de la victime, de sa capacité intellectuelle et du temps écoulé depuis les événements. «Oui, il y a des contradictions, mais elles ne suffisent pas à écarter son témoignage», a soutenu l'avocat.
Me Raymond a décrié l'argument de la capacité intellectuelle. «Il n'existe aucune preuve médicale du déficit intellectuel de la victime», a-t-il souligné au juge. Ce à quoi le magistrat a répliqué «que ce n'était pas contredit que l'enfant a doublé sa maternelle et qu'il reçoit des prestations pour sa condition intellectuelle.»
L'avocat de la Couronne a insisté sur les détails que la victime a livrés dans ses déclarations. «Ce ne sont pas des choses qu'un enfant peut inventer, a-t-il avancé. Ce n'est pas le propre d'un enfant de neuf ans de dire que son agresseur a mis de la bave dans ses fesses pour faciliter la pénétration.»
La plaidoirie de Claude Robitaille était aussi axée sur le témoignage du biologiste judiciaire François Julien. «On trouve le profil génétique complet de M. Moynan sur le caleçon d'Éric et le profil génétique partiel sur l'aine de la victime, a-t-il rappelé. Comment le sperme s'est rendu là? La seule explication possible, c'est celle d'Éric.»
Me Christian Raymond a défendu son client en invoquant que le contact du linge sale puisse expliquer la trace de sperme ou que M. Moynan ait pu utiliser le caleçon pour s'essuyer après s'être masturbé.
Le juge Conrad Chapdelaine annoncera son jugement le 21 août à 9h30 au palais de justice de Granby.
David Moynan, 48 ans, avait été déclaré coupable de ces actes criminels au cours d'un procès en juin 2004. La Cour d'appel a toutefois invalidé le jugement, faisant valoir que M. Moynan n'avait pas disposé d'assez de temps pour se trouver un avocat.
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