«C'est un jour triste pour Valcourt» - Marc Pelletier

La mort dans l'âme, le maire de Valcourt, Laurian Gagné, et le consultant Marc Pelletier ont annoncé hier la faillite du Grand Prix Ski-Doo de Valcourt.

Les motoneiges ne vrombiront pas à Valcourt en 2010. À la suite d'une présumée fraude, l'organisme qui veille au succès du Grand Prix Ski-Doo de Valcourt (GPV) depuis 26 ans a été contraint de sortir le drapeau à damier et d'annoncer la faillite. La dissolution de l'organisation du GPV implique par le fait même la suspension de l'événement.


«C'est un jour triste pour Valcourt et la région», a déclaré Marc Pelletier, le consultant appelé en renfort pour aider à gérer la crise qui ébranle le Grand Prix de Valcourt depuis quelques semaines, en faisant l'annonce hier de la fin des activités de l'événement. Faisant face à une impasse financière, le conseil d'administration de l'organisme a adopté jeudi soir une résolution lui permettant de déclarer la faillite volontaire et de procéder à la liquidation de ses actifs évalués à 10 000 $.

 



Tout a commencé le 6 juin dernier alors que l'organisme sans but lucratif a relevé quelques irrégularités dans ses livres. Par la suite, une poursuite en Cour supérieure a été déposée contre l'ancienne directrice administrative de l'événement, Brigitte Pelletier. Celle-ci devrait par ailleurs comparaître devant le tribunal le 20 juillet prochain.

«La présumée fraude y est pour beaucoup dans la décision. Le trou à combler dans les finances ne permet pas l'organisation d'un autre événement. Très honnêtement, c'est la tristesse dans l'âme», a indiqué M. Pelletier en insistant sur le fait que l'édition 2010 du GPV doit être suspendue.

À ce jour, la fraude est évaluée à quelques centaines de milliers de $ générant ainsi une dette cumulative de 500 000 $. De ce montant, 270 000 $ touchent près de 70 fournisseurs et 230 000 $ sont dus à une institution financière. «Le CA du Grand Prix a pris des dispositions pour faire la lumière complète sur les causes de la faillite, dont une poursuite civile contre la personne intimée et une enquête au criminel confiée à la Sûreté du Québec», a poursuivi M. Pelletier.

Conscient du dur coup que vient d'écoper la région, le maire de Valcourt, Laurian Gagné a tenu à saluer l'implication des 200 bénévoles qui, depuis plus de 25 ans, ont contribué à la tenue du GPV. «La vie ne doit pas s'arrêter-là à Valcourt, a-t-il souligné. On devra être solitaire dans la région. Il est encore trop tôt pour dire si le Grand Prix reviendra en 2011, mais pour y arriver, il faudra le soutien de la communauté.»



Un coup de pouce

Par ailleurs, la Ville de Valcourt a obtenu une contribution volontaire et non remboursable de 100 000 $ du plus important employeur de la municipalité, BRP. Ce don servira à couvrir les frais de fermeture de l'organisme, tout en allégeant en partie le fardeau financier de l'ensemble des fournisseurs impliqués. «Nous sommes fiers de ce coup de pouce», a lancé Marc Pelletier en confirmant que ce montant permettra de «nettoyer le plancher».

Le Grand Prix de Valcourt a été créé en 1983 et employait jusqu'à tout récemment deux personnes à temps plein. On estime les retombées économiques à trois millions de $ dans la région valcourtoise. L'annonce de la faillite arrive au lendemain de la 26e édition célébrant le 50e anniversaire de la marque Ski-Doo. Quelque 30 000 personnes ont assisté aux courses sur le circuit Yvon-Duhamel en février dernier.