Beaucoup plus modeste que le projet non retenu l'an dernier par Hydro-Québec (31 éoliennes devaient être construites pour une puissance de 46,5 mégawatts), le projet comprendrait entre huit et 12 éoliennes, a appris La Voix de l'Est. Le projet s'inscrit dans l'appel de propositions d'Hydro-Québec pour la production de 500 mégawatts d'électricité à partir d'éoliennes. Un bloc de 250 mégawatts est réservé aux projets issus des communautés et un second bloc de 250 mégawatts proviendra de projets autochtones.
Le projet régional est encore au stade embryonnaire. «Des appels se font. Des gens se parlent. On explore pour voir s'il y a de l'intérêt de la communauté, une volonté», explique André Pion, un agriculteur du Canton de Bedford. «Ce qui est nouveau par rapport à l'ancien projet, c'est qu'il doit provenir de la communauté pour être accepté. Presque toutes les redevances vont être retournées dans la communauté. Elle pourra décider ce qu'elle veut en faire.»
Options
Plusieurs options sont possibles pour monter le projet, souligne M. Pion. Il peut être présenté par la MRC, par une municipalité ou un groupe de municipalités, par des citoyens ou encore par un regroupement de ces acteurs. Il est peu probable, pense M. Pion, que la MRC prenne le leadership du projet. Idem pour les municipalités. Reste les citoyens.
Pour présenter un projet, la participation financière requise du milieu (MRC, municipalités, citoyens) doit être de 30 % et plus. Une coopérative devra alors être créée pour représenter les intérêts de la communauté. Le restant du financement pourra provenir de promoteurs privés. Cela dit, la coopérative pourra détenir plus de 50 % des actions de parc éolien et ainsi s'assurer du contrôle du projet. Le 30 % exigé par Hydro-Québec est en effet un seuil de participation.
Les redevances produites par la vente d'électricité à Hydro-Québec seraient partagées entre les sociétaires selon le nombre de parts détenues. Même chose pour les promoteurs privés.
Retour de S.M. International
Tout indique que le Groupe S.M. International, promoteur du projet initial, participera au montage du nouveau projet. À titre de consultant cette fois, fait remarquer M. Pion. «Toutes les données de l'ancien projet sont encore valides. On peut reprendre tout ça», dit-il, ajoutant que les deux tours de vent installées par S.M. International sur des terres agricoles de Stanbridge Station en 2006 continuent de colliger des données sur la direction et la vitesse des vents.
En entrevue dernièrement, le directeur du service éolien du Groupe S.M. International, David Cliche, s'est dit intéressé à participer au projet. «On attend un signe du milieu», dit-il.
Beaucoup de travail est à faire, selon cet ancien ministre de l'Environnement. S.M. International, selon lui, ne profite pas d'un avantage sur les autres projets, le nouvel appel d'offres étant une toute autre affaire. «C'est une nouvelle partie de hockey; les règles sont changées», dit-il.
M. Pion n'a pas voulu s'aventurer sur le choix du turbinier. Des ententes devront être négociées, rappelle-t-il, dont une pour le manufacturier d'éoliennes. AAER énergie éolienne de Bromont sera approchée, dit-il. «On ne sait avec qui on ferait affaire, mais ça serait illogique de ne pas profiter de la présence du fabricant québécois», mentionne M. Pion. Les projets retenus devront en effet garantir un minimum de contenu québécois.
Messier ne ferme pas la porte
Il est trop tôt pour dire si la municipalité de Stanbridge Station participera financièrement au projet. Le maire de l'endroit, Lucien Messier, ne ferme toutefois pas la porte et invite les initiateurs du projet à le présenter au conseil. «On verra si le projet est bon. Après, le conseil prendra sa décision», a-t-il dit lorsque joint hier en fin d'après-midi.
M. Messier était en faveur du projet de 46,5 mégawatts. Le rejet du projet l'a déçu, surtout que sa muni-cipalité aurait touché d'importantes redevances. On estime que la MRC de Brome-Missisquoi et les trois municipalités concernées (Stanbridge Station, Saint-Pierre-de-Véronne-à-Pike-River et le Canton de Bedford) auraient obtenu annuellement 350 000 $.
À noter que les projets présentés à Hydro-Québec ne doivent pas dépas-ser une puissance de 25 mégawatts. Une MRC ne pourra accueillir plus d'un projet sur son territoire. L'appel d'offres se termine le 19 mai 2010 à 16h.