Les bloquistes s'opposent à Montréal Pipe-Lines

Les députés bloquistes des circonscriptions traversées par l'oléoduc de Pipe-Lines Montréal se sont ligués contre le projet de renversement du flot du pétrole. Sur la photo, René Marois, représentant du député de Shefford, Robert Vincent, Christian Ouellet, député de Brome-Missisquoi et Yves Lessard, député de Chambly-Borduas.

Les députés bloquistes de la région sont formels: le projet de la compagnie Pipe-Lines Montréal de renverser le flot de pétrole qui circule dans l'oléoduc reliant Montréal à Portland, en passant par les circonscriptions de Shefford, Chambly-Borduas et Brome-Missisquoi, représente un risque trop élevé pour l'environnement.


Réunis à l'occasion d'une conférence de presse tenue à l'hôtel de ville de Saint-Alphonse-de-Granby, les députés Christian Ouellet, de Brome-Missisquoi, Yves Lessard, de Chambly- Borduas, et René Marois, représentant du député de Shefford Robert Vincent, ont manifesté leur opposition catégorique au projet qui permettrait d'exporter le pétrole albertain par cet oléoduc et qui est présentement à l'étude par le Bureau national de l'Énergie.

 



«Renverser le flot du pétrole brut nous apparaît risqué, mentionne le député de Brome-Missisquoi. À notre avis, en raison de la corrosion et des travaux qui devront être faits sur l'oléoduc, les risques de déversement seraient plus élevés si le projet allait de l'avant. L'oléoduc sert depuis des années à amener du pétrole de Portland, aux États-Unis, vers Montréal. Il n'a pas été fait pour que le pétrole emprunte le chemin contraire.»

Ce que les députés craignent le plus, c'est qu'un déversement de pétrole vienne polluer la nappe phréatique comme c'est déjà arrivé à Aurora, en Ontario.

«Ça pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'environnement dans la région, affirme Christian Ouellet. En raison de la composition du sol, on ne peut même pas imaginer jusqu'où le déversement pourrait se rendre.»

Réduire la consommation



Les députés bloquistes font aussi valoir que le développement de l'industrie pétrolière ne cadre pas du tout avec l'objectif de réduire de 50 % la consommation de pétrole des Québécois d'ici 10 ans et qu'il menace à coup sûr l'environnement.

«Si ce projet est mis de l'avant, les raffineries montréalaises devront transformer le pétrole sale de l'Alberta qui commande une utilisation d'une plus grande quantité d'eau et qui pollue davantage. Ce que l'on veut, c'est continuer d'être alimenté par le pétrole provenant du Moyen-Orient et qui nous arrive de Portland. Au fur et à mesure que la demande de pétrole baissera au Québec, de moins en moins de pétrole transitera par l'oléoduc. Avec ce projet, le pétrole va couler en grande quantité, 24 heures sur 24 en direction des États-Unis avec tous les risques que ça comporte», maintient M. Ouellet.

Pour le moment, les députés bloquistes ignorent si le Trésor québécois recevrait des redevances de la part des exploitants du projet, mais ils assurent que cela ne changerait en rien leur position.

«Il n'est pas question pour nous de bonifier notre position, clame le député de Chambly-Borduas, Yves Lessard. Même s'il était question de redevances, nous sommes opposés à ce projet.»

Les députés évoquent même la possibilité de présenter une motion à la Chambre des communes si le Bureau national de l'énergie donne son aval au projet.

«Et s'il le faut, nous déposeront un projet de loi», conclut M. Ouellet.



La Voix de l'Est a tenté en vain, hier, de s'entretenir avec le directeur de l'exploitation de Pipe-Lines Montréal, Guy Robitaille, qui est en vacances jusqu'à la semaine prochaine.