Bon nombre de logements disponibles à Granby

S'il est ardu de dénicher un camion de déménagement ces temps-ci, il en va tout autrement pour ce qui est de la recherche d'un nouvel appartement à Granby.

S'il est ardu de dénicher un camion de déménagement ces temps-ci, il en va tout autrement pour ce qui est de la recherche d'un nouvel appartement à Granby. À l'aube du 1er juillet, plusieurs propriétaires ont confié à La Voix de l'Est avoir davantage de difficulté à combler tous les logis vacants.


"J'ai commencé à avoir plus de logements disponibles depuis deux ans, reconnaît Jacques Courtemanche, propriétaire de plusieurs immeubles. D'habitude, dès avril, ils sont tous occupés, mais là, je viens tout juste de terminer de les louer. D'autres propriétaires m'ont avoué que de 12 % à 15 % de leurs loyers étaient toujours libres."

Un constat partagé par Alexandre Godbout. "Depuis cinq ans, on a plus de logements libres, indique le gestionnaire de 200 appartements à Granby. À mon avis, la demande n'a pas suivi l'offre qui a beaucoup augmenté. Récemment, il y a aussi eu de nombreux développements de maisons neuves à prix abordable."



À l'instar des autres propriétaires interrogés, M. Godbout croit que les faibles taux d'intérêt ont incité plusieurs locataires au début de la trentaine à devenir propriétaires. C'est le cas de Marie-Andrée Fortin qui a acheté sa première maison au début du mois de juin. "En ce moment, une hypothèque ne coûte pas vraiment plus cher qu'un loyer. Le prix d'un semi-détaché se rapproche à 30 $ près du prix d'un 5 1/2", dit-elle.

Depuis, Mme Fortin tente de céder son bail sans succès, elle qui offre même un mois gratuit aux futurs locataires. "Il y a tellement de logements disponibles actuellement, affirme-t-elle. Les gens ne sont pas pressés, ils ont amplement le choix."

Comme autres facteurs avancés pour expliquer cette tendance, les propriétaires accusent la récession qui mène à une hausse de la colocation ainsi que les nombreuses nouvelles constructions en ville. "Il y a beaucoup de nouveaux immeubles à logements à Granby, souligne M. Courtemanche. On a juste à regarder le nouveau complexe résidentiel pour retraités de 272 logements en face des Galeries."

Stable selon la SCHL



Pourtant, le taux moyen d'inoccupation des logements à Granby est demeuré stable à 1,5 % au cours de la dernière année, selon une récente étude de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Ce taux avait toutefois augmenté de 1,1 % en avril 2007 à 1,5 % en avril 2008.

"La demande a probablement augmenté en même temps que l'offre, indique Francis Cortellino, analyste de marché à la SCHL. Le marché demeure relativement serré contrairement au reste de la Montérégie. Il y a une plus grande rareté à Granby comparativement à Cowansville par exemple où le taux moyen d'inoccupation est de 3,8 %."

Bien qu'il confirme que le nombre de logements a augmenté d'environ 4 % à Granby entre 2008 et 2009 pour atteindre un total de 7300 unités locatives, M. Cortellino avance que la demande a suivi la tendance à la hausse. Il explique cette augmentation par le fait que la Haute-Yamaska a connu un bilan migratoire positif au cours des dernières années.

L'analyse de la SCHL mentionne aussi qu'en Montérégie, les jeunes forment une clientèle de plus en plus importante sur le marché locatif en raison d'une plus grande présence sur le marché du travail. Une observation que les propriétaires ont eux aussi effectué. "Des jeunes de 18 ans et plus qui essaient de devenir locataires, il y en a beaucoup plus qu'avant. Il y a une hausse de la demande à ce niveau, mais je n'en accepte pas nécessairement beaucoup s'il n'ont pas de références", affirme Micheline Saurette, responsable des appartements Saurette.

Selon l'étude de la SCHL effectuée à partir d'un échantillonnage, si le taux moyen d'inoccupation demeure stable, le coût moyen des appartements a augmenté lors de la dernière année. Le prix d'un loyer avec deux chambres à coucher est ainsi passé de 529$ à 550$. "Lorsqu'il y a beaucoup de constructions de loyers neufs dans une région, le prix moyen des loyers va être influencé à la hausse", avance M. Cortellino en guise d'explication.