En mai 1999, Harvey s'était rendu chez la voisine de ses parents adoptifs pour y commettre un vol. Il avait séquestré et ligoté la septuagénaire. Il avait placé un sac en plastique sur sa tête, la faisant suffoquer.
Le meurtrier avait placé le corps de sa victime dans le coffre de la voiture appartenant à cette dernière. Il s'était rendu dans la région métropolitaine où il s'était lancé dans une rage de magasinage avec les cartes bancaires de Roberte Dunn. Il lui avait soutiré 8500 $.
Mario Harvey s'était débarrassé du cadavre dans un terrain vague de Saint-Eulalie, dans la région des Bois-Francs. Mais les policiers l'ont retracé et il fut accusé de meurtre. Il a été condamné à 12 ans d'emprisonnement.
Deux demandes, deux refus
Le meurtrier avait formulé une première demande à la Commission nationale des libérations conditionnelles, en juillet 2007. Celle-ci lui avait été refusée en raison du risque trop élevé de récidive.
Une évaluation psychiatrique produite en avril 2006 avait révélé la présence d'un trouble de la personnalité antisociale chez Harvey. Le refus des commissaires s'appuyait aussi sur le grand nombre de délits commis par le prisonnier, dont des fraudes et des vols et une tentative d'évasion, en 2001.
Mario Harvey a présenté une seconde demande de libération conditionnelle. Elle lui a été refusée, mardi. Le prisonnier souhaitait ainsi se rapprocher d'une dame qu'il a rencontrée dernièrement et qu'il considère comme sa conjointe, peut-on lire dans la décision dont La Voix de l'Est a obtenu copie.
Les membres de la Commission nationale des libérations conditionnelles ont noté que c'est la première fois depuis son incarcération que le meurtrier reconnaît un potentiel de violence chez lui. Lors de l'audience, il a admis que la victime est décédée à la suite de ses agissements. La Commission indique que Harvey n'a fait aucun travail pour remédier à son problème.
Plusieurs facteurs contributifs à son comportement criminel ont été identifiés; une incapacité de vivre et d'extérioriser adéquatement ses émotions, un développement socio-affectif inadéquat, la recherche du plaisir et de la facilité, l'appât du gain facile, l'impulsivité, la fréquentation de criminels et des valeurs antisociales.
Pour la récente audience, le meurtrier a refusé de se soumettre à une nouvelle évaluation psychologique. Une psychologue a analysé la documentation de l'époque et endosse l'évaluation quant au risque de récidive.
Le prisonnier cumule aussi plusieurs rapports d'infractions, majoritairement pour avoir été trouvé en possession de liquides interdits ou non-respect des règlements. Il est aussi soupçonné d'avoir été impliqué dans le trafic de drogue.
Depuis février 2007, Harvey a un meilleur comportement. Il est prêt à s'impliquer dans toute démarche clinique jugée utile par les professionnels.
Malgré ses bonnes intentions, l'équipe de gestion de cas du détenu considère que l'incarcération apparaît, à l'heure actuelle, la mesure la plus appropriée afin de gérer adéquatement le risque qu'il représente pour la société.
"Tant et aussi longtemps que vous ne vous responsabiliserez pas face à votre délit et tant que vous ne démontrerez pas une motivation soutenue dans votre introspection, elle (équipe de gestion) mentionne qu'il lui sera difficile de conclure une diminution du risque que vous présentez pour la société."
La Commission estime que le plan de sortie du prisonnier est prématuré et que le risque est inacceptable pour la société.
Onze mois d'incarcération
Malgré cette décision, Mario Harvey réintégrera la société en mai 2010, après avoir écoulé les deux tiers de sa sentence derrière les barreaux.
"Il sera en surveillance à l'extérieur et il devra se rapporter à un agent du service correctionnel, explique Diane Bélisle, agente régionale des communications à la Commission. Le seul pouvoir de la Commission est d'ajouter des conditions supplémentaires."