Brigitte Pelletier a déjà fait le coup à Matane

Brigitte Pelletier, l'ex-directrice administrative contre qui la direction du Grand Prix de Valcourt a déposé une poursuite de plus de 216 000 $, n'en est pas à ses premiers démêlés avec la justice.


La dame, aujourd'hui âgée d'une cinquantaine d'années, a été condamnée, à Matane en 1993, à deux ans moins un jour de prison pour six chefs d'accusation de vol et autant de chefs de fabrication de faux, le tout assorti à une probation de trois ans.

Mme Pelletier s'était elle-même reconnue coupable des faits qui lui étaient reprochés. Le magistrat qui avait présidé son procès, le juge Jean Bécu, avait indiqué à l'époque qu'il s'était montré clément envers la dame, qui était alors âgée de 35 ans, puisque pour lui, ce plaidoyer de culpabilité représentait une "manifestation de remords et de regrets, l'enclenchement d'un processus de réhabilitation".



L'avocat de Mme Pelletier, Me Denis Tremblay, avait aussi mentionné au journal La Voie gaspésienne, au moment du procès, qu'en raison de la médiatisation du cas de Brigitte Pelletier et malgré son diplôme et ses compétences, elle ne serait plus en mesure de se trouver un emploi dans la région de Matane et devrait, à coup sûr, quitter la région pour espérer retravailler et reprendre une vie normale.

Fraude substantielle

Selon des coupures de journaux de l'époque, la dame a fraudé son employeur, Les Fruits de mer de l'Est, une entreprise de Matane, pour plus de 375 000 $ entre 1986 et 1991.

Si l'on en croit ce que rapportait Le Soleil dans son édition du 5 mai 1993, Brigitte Pelletier aurait utilisé pratiquement le même modus operandi à Matane qu'à Valcourt. Au fil des années durant lesquelles elle a été à l'emploi de l'usine de crevettes, elle aurait usé des privilèges liés à sa fonction de responsable de l'émission et de la conciliation des chèques pour soutirer des montants de plus en plus substantiels. Après une fraude de 12 792 $ en 1986, elle a continué à prendre de plus en plus d'argent jusqu'à ce qu'en 1991, elle dérobe une somme de 121 317 $, ce qui représentait 5 % de la masse salariale totale de l'entreprise.



Comme dans la présente affaire, Brigitte Pelletier aurait utilisé les fonds dérobés à son employeur pour mener un plus gros train de vie et c'est lors de son congédiement, en mars 1992, que Les Fruits de mer de L'Est ont constaté l'ampleur des dégâts causés par leur employée.

Et comme c'est le cas à Valcourt aujourd'hui, c'est toute une communauté qui a fait les frais des écarts de Mme Pelletier.

"Ça avait causé pas mal de douleur au sein de la communauté de Matane, se souvient un ancien Matanais qui a contacté La Voix de L'Est. Vous avez pas idée des dommages que ça avait fait. Quand j'ai vu ce qui arrivait aux gens de Valcourt, j'ai tout de suite revu ce qui s'était passé à Matane dans ma tête."