Les syndiqués acceptent les offres de l'employeur

 Après 12 semaines de conflit de travail, les employés syndiqués de l'usine 4 de Beaulieu Canada ont accepté hier, à 86 %, la proposition de convention collective d'une durée de trois ans déposée au cours des derniers jours par l'employeur.

C'est enfin réglé. Après 12 semaines de conflit de travail, les employés syndiqués de l'usine 4 de Beaulieu Canada ont accepté hier, à 86 %, la proposition de convention collective d'une durée de trois ans déposée au cours des derniers jours par l'employeur.


Une trentaine de syndiqués ont participé au vote qui s'est tenu hier matin à la salle des Chevaliers de Colomb d'Acton Vale.

Pour plusieurs d'entre eux, réunis à l'occasion de leur dîner hebdomadaire à la suite du vote, la fin du conflit est un grand soulagement.



"On est contents que ce soit enfin réglé, a laissé entendre Martine Gauthier, une employée de l'usine d'Acton Vale depuis plus de 30 ans. Personne n'est content de baisser de salaire, mais on est au moins heureux de sauver nos jobs, de sauver l'usine qu'on a bâtie ensemble."

Comme prévu, la nouvelle convention collective inclut des concessions salariales de l'ordre de 15 %, une baisse de salaire qui, selon le président du syndicat de l'usine 4, Patrick Gauthier, représente une perte de 3000 à 6000 $ par an pour les employés.

"Et c'est sans compter l'argent perdu pendant le conflit, dit-il. Mais le monétaire n'a jamais été un enjeu. C'est sur le normatif, sur les principes, qu'on ne s'entendait pas."

Équité avec l'usine 3



Si l'employeur avait offert un contrat de travail équivalent à celui accordé quelques mois auparavant aux syndiqués de l'usine 3, il n'y aurait jamais eu de conflit, assure M. Gauthier.

"On savait bien que les baisses de salaires étaient inévitables, mais on exigeait au moins l'équité avec le plan 3. On trouvait que les demandes de l'employeur, notamment en ce qui concernait la fourniture de vêtements de sécurité, le mouvement de main-d'oeuvre et les clauses de productivité, étaient exagérées. On a réussi à tout conserver ça."

La nouvelle convention a tout de même permis d'éliminer quelques clauses qui constituaient des irritants aux yeux de la direction de Beaulieu Canada.

"On a accepté, par exemple, d'éliminer les semaines décompo-sables qui permettaient à des employés d'avoir congé tous les vendredis. Ça compliquait la vie des dirigeants quand venait le temps de remplacer ces employés, explique Patrick Gauthier. Ils ont aussi obtenu les baisses de salaires qu'ils exigeaient."

Les négociations ont pris un tournant quand le président de Beaulieu Canada s'est assis à la table de négociations, il y a un peu plus de deux semaines.

"Le dialogue était différent d'avec les dirigeants locaux, admet M. Gauthier. Mais tout le long des négos, l'objectif du syndicat et de la direction était de permettre un retour au travail au plus vite."



Retour au travail

Beaulieu Canada n'a toujours pas indiqué au syndicat la date prévue du retour au travail de ses employés.

"On a parlé du milieu de la semaine prochaine, mais il n'y a encore rien d'assuré", précise Gaétan Desnoyers, conseiller syndical du Conseil du Québec Unite Here (FTQ).

Pour le moment, les employés sont considérés comme temporairement mis à pied.

"Je pense que le retour au travail va bien se passer, reprend Martine Gauthier. Tout le monde est heureux que ce soit terminé. Je ne crois pas qu'il y ait d'animosité dans l'usine. Les contremaîtres et les cadres qui ont dû travailler 12 heures par jour pendant le lock-out sont aussi à plaindre que nous. Je suis sûre qu'il n'y aura pas de problèmes. On peut maintenant tourner la page."

La Voix de l'Est a tenté d'entrer en contact avec la direction de Beaulieu Canada hier après-midi, mais personne n'était en mesure de commenter le dénouement du conflit.