La fébrilité au rendez-vous!

"C'est pour moi une leçon de vie extraordinaire", a dit Joanne Villeneuve, qui avait déjà deux courses à son actif.

La fébrilité était au rendez-vous hier soir, quelques instants avant le coup d'envoi du 22e Défi-Vision à l'Autodrome Granby, au profit de la fondation Mira.


Ce sont 39 pilotes aveugles et autant de copilotes qui s'apprêtaient à gagner leurs bolides pour la course. Fidèle au poste depuis 10 ans, le chroniqueur automobile Bertrand Godin ne tenait plus en place. "Ça me permet de mélanger passion et bonne action, a lancé le président d'honneur de l'événement, le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Même si les voitures vont à 40 km/h, c'est spectaculaire!"

Ce qu'il préfère de l'aventure? "La communication qui s'établit entre le pilote et moi. Le plus difficile, c'est de terminer le premier tour. Au fil des ans, j'ai mis au point une méthode pour bien diriger mon pilote."



M. Godin avait très hâte de faire des prouesses sur la piste avec Francis Tremblay, qui en était à sa première course. "Je ne pouvais pas être dans de meilleures mains que ça! s'est-il exclamé. Le Défi est particulièrement difficile pour moi, car j'ai perdu la vue il y a neuf ans dans un accident de voiture. Depuis, je suis un peu nerveux quand je suis dans une auto. Imaginez si je conduis!"

Leçon de vie

Guillaume Laforest a aussi eu droit à une copilote de premier choix: Joanne Villeneuve, épouse du regretté coureur automobile Gilles Villeneuve, qui avait déjà deux Défis à son actif. "C'est pour moi une leçon de vie extraordinaire, a dit celle qui est aussi la mère de Jacques Villeneuve. Je lève mon chapeau à tous les pilotes. Ce sont des gens optimistes et pleins de vie!"

Sylvie Larochelle, attachée politique du député de Shefford, François Bonnardel, était aussi de la partie. "M. Bonnardel a été retenu à Québec, mais il m'a demandé de le remplacer ce soir. Même si ce n'est pas dans ma description de tâche, j'ai dit oui avec plaisir", a-t-elle rigolé.



Mme Larochelle a confié qu'elle se fierait aux bons conseils de Julie Gouin, pilote pour une onzième ou douzième année. "J'ai perdu le compte, a laissé savoir la conductrice d'expérience. Nous n'avons pas une très bonne position de départ, mais j'ai confiance de remonter la pente, si la mécanique de la voiture est au rendez-vous, bien sûr!"

Le journaliste à la télévision de Radio-Canada Jean-Hughes Roy, qui en était à sa première participation, a aussi été jumelé à un pilote habitué au Défi-Vision. "Je me sens très bien et je suis confiant, a affirmé Simon Beauregard, conducteur pour une cinquième fois. J'ai rencontré Jean-Hughes, on a une bonne chimie et on a déjà élaboré notre stratégie."

"J'ai demandé un truc à Bertrand Godin avant la course, a raconté M. Roy. Il m'a répondu: "Quand tu me vois arriver avec mon pilote, dis au tien de se tasser!""