«Une vente de garage, ça commence à 7h, dit-il. Et c'est à cette heure-là que tu as le plus de chances de tomber sur un objet de valeur, sur quelque chose que tu vas pouvoir revendre à profit.»
Croisé vers 10h30 devant une résidence de Granby où se tient une braderie, sa camionnette déborde déjà de livres, de cadres et de babioles en tout genre.
«Ma journée achève, assure-t-il. À cette heure-là, les plus beaux morceaux sont déjà partis. De toutes façons, j'ai déjà une vingtaine de places de faites à Cowansville et Granby. Mais il y a des journées où je peux en faire facilement 50 ou 60.»
Profit
Marcel Boisvert court les ventes de garage pour le plaisir. Le retraité dit avoir toujours aimé acheter des choses, avoir toujours apprécié le jeu de la négociation.
«Il faut que les gens soient prêts à négocier. En tout cas, moi, ça ne me gêne pas. Je sais exactement le prix que je suis prêt à payer pour quelque chose. Si les gens ne baissent pas leur prix jusque-là, je leur laisse leur affaire. Moi, tout ce que je veux, c'est payer le moins cher possible.»
Même s'il prend plaisir à faire des trouvailles, il arpente les vide-greniers aussi dans le but de faire de l'argent.
«Je suis retraité, mais j'ai longtemps eu un commerce dans un marché aux puces. Ce que j'achète, c'est pour le revendre. J'ai même des clients réguliers. Il y en a un qui m'achète tous les petits camions de pompier que je trouve. Et il y en a qui me passent des commandes. Mon voisin m'a demandé de lui trouver un petit poêle à bois pour sa cabane à pêche. Je lui en ai trouvé un. Le gars demandait 40 $, mais j'ai payé 20 $. Je vais le revendre 30-35 $ à mon voisin. Faut bien que je paie pour mon essence.»
En une journée, Marcel Boisvert peut facilement dépenser entre 200 et 250 $. S'il est chanceux, il réussira à tirer un profit de 100 ou 150 $ de ses achats qui lui serviront à racheter encore autre chose.
«C'est une roue qui tourne, explique M. Boisvert. Il y a des fois où je fais bien de l'argent. Ce matin, j'ai vendu une boîte de Archie à une petite fille pour 25 $ alors qu'elle m'avait coûté 5 $ dix minutes plus tôt. Mais il y a aussi des fois où je mange de l'argent.»
M. Boisvert aime tellement les ventes de garages qu'il en visite à chaque fin de semaine.
«Je regarde sur internet pour savoir où les ventes se passent à chaque semaine, dit-il. Je me fais une liste et je pars. En chemin, j'arrête aussi à celles que je découvre en route. Le truc pour recevoir bien du monde, c'est de s'afficher comme du monde. Il faut que les pancartes soient claires.»
En fait, les seuls week-ends où il ne sort pas de chez lui pour aller courir les aubaines, c'est parce qu'il ouvre les portes de son propre garage pour écouler son inventaire.
«En fin de semaine prochaine, c'est chez nous, au 14 rue Choinière à Adamsville que ça se passe, dit-il enfin. Tout est à vendre.»