Au Canada, les plus importants producteurs de végétaux horticoles ornementaux sont situés au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique. Avec des ventes qui dépassent les cinq millions $, la Pépinière Abbotsford se classe parmi les cinq premiers joueurs de la Belle Province.
Jusqu'à récemment, les pépiniéristes du Canada exportaient vers les États-Unis et se partageaient le marché canadien. Mais, affligé par une importante crise économique, le marché américain n'est plus ce qu'il était. À tout le moins les Américains ont-ils décidé d'encourager leurs producteurs locaux. Résultat: les pépiniéristes d'ici se sont repliés uniquement sur le marché canadien. Même les produits américains sont de plus en plus présents dans les centres de jardin du Québec. Bref, la concurrence n'a jamais été aussi forte et omniprésente.
Le fait que la Pépinière Abbotsford ait vendu cette année des végétaux jusqu'en Alberta devient ainsi tout à son honneur. «Il faut à la fois avoir les meilleurs prix, augmenter la qualité de nos produits et de notre service à clientèle, avoir des emballages encore plus attrayants, etc. Avant, nous pouvions être 20 % plus chers à cause de la qualité de nos produits. Maintenant, il faut s'ajuster aux prix de la concurrence. Il faut être capables de se démarquer et c'est ce que nous faisons», explique Pierre Paquette, président de la Pépinière Abbotsford.
Investissements
Par exemple, l'an dernier, la PME s'est dotée de nouvelles serres. Un investissement de plus de 250 000 $ avec lequel elle s'est lancée dans la culture d'hydrangées. Bonne nouvelle: toute la production a été vendue. «C'est en ajoutant de nouvelles variétés de végétaux et en développant des créneaux bien précis qu'on va faire notre marque. Produire des végétaux est un défi; développer une clientèle en est un autre», dit Pierre Paquette.
L'entreprise qui emploie 150 personnes en période de pointe compte à nouveau investir en 2009-2010 afin d'automatiser davantage certaines opérations. La PME fonctionne à l'année, mais connaît un creux, à l'ins-tar de ses pairs, en janvier et février. Pierre Paquette souhaite y mettre un terme, notamment en augmentant la production en serres.
La Pépinière Abbotsford produit quelque 1100 variétés différentes d'arbres, d'arbustes, de vignes, de rosiers et de plantes vivaces. Elle bichonne ses végétaux du début à la fin: du semis au produit prêt à être planté. Bon an, mal an, elle produit près de 500 000 végétaux en pots. En tout, l'entreprise exploite près de 70 hectares de terre.
La PME tire 75 % de ses revenus de la production et de la vente en gros (dans des centres de jardin, magasins à grande surface, muni-cipalités, etc.). Les 25 % résiduels proviennent de la vente au détail, à son centre jardin de la route 112, et de son service d'entretien de pelouses.
L'actuelle pépinière, autrefois connue sous le nom de Dunham Nursery, a été fondée en 1939 par des Ontariens. Elle a été rachetée en 1962 par Jean-Claude Paquette, le père de Pierre Paquette. Aujourd'hui retraité, Jean-Claude Paquette vient néanmoins faire son tour sur une base régulière. Nous l'avons vu jaser avec des clients lors de notre passage à Saint-Paul la semaine dernière.
Depuis deux ans, Pierre-Marc Paquette, 22 ans, le fils de l'actuel président, s'est joint à l'entreprise. La relève familiale semble donc assurée. Bref, la troisième génération de Paquette est en train de prendre sa place. Diplômé en horticulture, Pierre-Marc Paquette s'intéresse à la production en serres, d'où la nouvelle production d'hydrangées et un intérêt grandissant pour les activités serricoles.