«Il va falloir faire le grand ménage», ose-t-il déclarer, lorsqu'on lui parle de la situation dans laquelle l'équipe montréalaise se trouve.
«Il faut rapidement régler la question de la propriété de l'équipe, ajoute-t-il. Une chose est sûre, si c'est Serge Savard qui achète l'équipe, il va en faire un ménage, lui.»
Flower croit bien sûr qu'un coup de balai s'impose au septième étage du Centre Bell, mais il souhaite surtout que le nettoyage se fasse au niveau de la glace.
«Il est temps qu'on nous offre une équipe qui a de vraies chances de gagner la coupe Stanley à chaque année. Ce n'est pas normal que, dans une ville de hockey comme Montréal, on se demande à chaque début de saison si notre club va se rendre jusqu'aux séries», fait-il valoir.
Et qui voit-il à la barre de l'équipe la saison prochaine.
«Aucune idée, répond-il. Il y a tellement d'incertitude autour de l'équipe en ce moment. Ce serait vraiment difficile de prévoir qui va se ramasser derrière le banc.»
Séries enlevantes
Plusieurs observateurs de la scène sportive prétendent que les séries qui sont en cours sont parmi les plus spectaculaires et les plus enlevantes des 35 dernières années. Qu'en pense Guy Lafleur?
«On a de bons matchs, c'est vrai, admet-il. Contrairement aux autres années, il n'y a pas trop de surprises, pas d'équipe Cendrillon. On peut presque dire que ce sont les meilleures équipes qui s'affrontent.»
L'ancienne vedette du Canadien a lui aussi beaucoup apprécié l'affrontement entre Alexander Ovechkin et Sydney Crosby.
«C'était la crème contre la crème. Il s'agit de deux joueurs au talent exceptionnel, mais aussi de deux joueurs totalement différents. À mon avis, celui qui a su le mieux jouer en équipe a gagné. C'est ça le hockey, c'est un sport d'équipe. Tu as beau être le meilleur et essayer de tout faire tout seul sur la glace, tu ne gagneras pas si tu n'as pas d'équipe derrière toi.»
Il dit aussi apprécier le jeu des Hurricanes de la Caroline. Surtout l'effort et la combativité qu'ils affichent avec régularité depuis le début des séries de fin de saison.
«C'est ce qui a fait défaut au Canadien cette année. Ils n'ont pas réussi à offrir un effort constant.»
Il croit d'ailleurs que ce sont ces mêmes Hurricanes qui réussiront à se rendre en finale pour affronter les Red Wings de Détroit qui, année après année, «montrent qu'ils ont du talent et qu'ils aiment jouer ensemble.»
S'il avait 20 ans aujourd'hui, Guy Lafleur est convaincu qu'il pourrait être aussi dominant qu'il l'a été dans les années 1970.
«Les meilleurs joueurs sont toujours les meilleurs, peu importe l'époque à laquelle ils ont joué, pense-t-il. C'est sûr que le jeu a changé, que les gars sont gros, mais je ne sais pas combien d'entre eux auraient pu bien se tirer d'affaires à mon époque. Ça jouait beaucoup plus dur.»
«Mais on ne le saura jamais, on peut juste le supposer.»
mgendron@lavoixdelest.qc.ca