La voix des affaires: des chaussettes d'un océan à l'autre

Elles sont rares, les entreprises québécoises qui fabriquent des chaussettes. Et encore plus rares celles qui fabriquent des chaussettes 100 % laine. C'est pourtant la niche choisie par Jean-François Morency, président de la PME Les Bas de Julie à Waterloo.

Elles sont rares, les entreprises québécoises qui fabriquent des chaussettes. Et encore plus rares celles qui fabriquent des chaussettes 100 % laine. C'est pourtant la niche qu'a choisie Jean-François Morency, président de la PME Les Bas de Julie à Waterloo. Avec ses chaussettes haut de gamme, il souhaite prendre d'assaut le marché canadien.


Et à 35 $ la paire, ses chaussettes trouvent largement preneurs. Encore plus qu'on pourrait le croire. L'an passé, rien que dans les salons d'artisanat, les ventes de l'entreprise ont crû de 30 %. De 100 000 $ en 2008, le chiffre d'affaires de la PME devrait atteindre les 200 000 $ cette année. Et d'ici trois ans, M. Morency vise rien de moins que le demi-million de dollars.

 



«Des chaussettes de ski dans une boutique de sport, ça coûte facilement 40 $. Et c'est fabriqué avec des fibres synthétiques. Moi, mes chaussettes sont faites de fibres 100 % naturelles. C'est quelque chose que les gens recherchent de plus en plus», explique Jean-François Morency.

Pour l'heure, les produits de la PME de Waterloo sont vendus principalement au Québec (80 % de son volume d'affaires), et 20 % en Ontario. Les Bas de Julie sont offerts dans les salons d'artisanat, de même que dans des boutiques spécialisées. Depuis peu, Jean-François Morency s'intéresse au secteur des cadeaux corporatifs. Il a signé des ententes avec des joueurs importants dans le domaine.

Aussi, dans la foulée des Jeux olympiques d'hiver de 2010, M. Morency est sur le point de s'envoler vers Vancouver pour aller vanter les mérites de ses chaussettes. Bref, si tout se passe comme prévu, les produits de l'entreprise pourraient bien être offerts aux quatre coins du Canada.

Les chaussettes de la PME sont fabriquées avec de la laine d'agneau importée d'Écosse. Une laine haut de gamme, très douce pour la peau, connue sous l'appellation Shetland. Ce type de laine ne comporte que des avantages, explique M. Morency. Elle laisse respirer le pied et permet aux chaussettes d'être à la fois chaudes et confortables. Et en plus, la laine Shetland stimulerait la circulation sanguine. Bref, elle a un petit côté thérapeutique...



Au-delà de leurs nombreuses vertus, les produits de Les Bas de Julie sont facilement identifiables. Ils sont rayés et multicolores. Et ils appartiennent à la tradition des bas de La Malbaie (ou Murray Bay Socks).

Ce type de chaussettes a fait la réputation de Charlevoix (d'où ils sont originaires) dans les années 50. Même le Duc de Windsor, de passage dans Charlevoix, en aurait acheté. Le monarque aurait même été photographié dans le magazine Time avec ses chaussettes aux pieds. En dépit de leur notoriété, les chaussettes de La Malbaie on toutefois sombré dans l'oubli.

C'est Julie Donahue, la cousine de Jean-François Morency, qui a ramené les chaussettes de La Malbaie au goût du jour, il y a une quinzaine d'années. M. Morency, qui est littéralement tombé en amour avec les produits de sa cousine, a décidé d'acheter l'entreprise et d'en rapatrier les activités de fabrication à Waterloo.

Tous les produits de la PME sont dorénavant fabriqués à Waterloo à l'aide d'une machine importée d'Italie. Certaines étapes de finition sont encore faites à la main. L'entreprise compte quatre employés, dont Natacha, la fille de Jean-François Morency, de même que Roger Bélanger, conseiller à la ville de Waterloo.