Un projet mort, puis déterré

«Pourquoi partir un projet si tu sais dès le départ que 50 % sont contre?», a laissé tomber le conseiller municipal Réal Brunelle, lundi soir.

Des citoyens du Domaine André à Bromont veulent être desservis par les réseaux d'égout et d'aqueduc. Le hic, c'est que la Ville leur a fait une proposition en ce sens, l'été dernier. Et une majorité de résidants l'ont refusée.


À la séance régulière, lundi soir, le résidant André Labbé a remis aux élus municipaux une pétition de 42 signatures. «Nous voulons une réouverture du dossier des égouts et de l'aqueduc», a-t-il mentionné.

 



Les citoyens Frédéric Languay et Madeleine Landry sont aussi intervenus pour faire pression sur le conseil.

Le conseiller municipal du secteur, Réal Brunelle, n'a pas caché son étonnement. «J'ai défendu ce dossier pendant trois ans auprès du conseil. J'ai gagné mon point auprès d'eux et je l'ai perdu par une pétition faite par des citoyens», a-t-il déploré.

En avril 2008, la Ville avait présenté aux 41 résidants et 28 propriétaires de terrains vacants un projet de 3,1 M $ pour le raccordement de l'égout et l'aqueduc aux infrastructures municipales. Les résidants du Domaine André devaient absorber 1,2 M $. Pour les propriétaires la facture oscillait entre 4000 $ et 96 000 $. La balance des 3,1 M $, soit 1,9 M $ devait être assumée par l'ensemble des citoyens de Bromont.

Le conseil municipal avait suggéré l'installation des services à la suite de l'inspection des fosses septiques dans le secteur. L'inspecteur Frédéric Tremblay avait constaté que 60 % des installations étaient déficientes.



Forte opposition

L'opposition d'une majorité de citoyens a mené le conseil municipal à abandonner le projet. «Pourquoi partir un projet si tu sais dès le départ que 50 % sont contre?», a laissé tomber Réal Brunelle, lundi soir.

À l'abandon du projet, la mairesse de Bromont, Pauline Quinlan, avait été claire. «On a donné la garantie aux gens que l'on ne reviendrait pas avec un projet de raccordement avant bien longtemps», avait-elle déclaré.

La mairesse n'a pas été aussi catégorique en entrevue téléphonique hier matin. «D'ici un mois, les citoyens auront une réponse à savoir si on rouvre le dossier», a-t-elle soutenu.

Le conseiller Réal Brunelle croit que le moment est mal choisi pour reparler du dossier. «Même si on disait oui aujourd'hui, le projet passerait dans le prochain budget. Un autre conseil sera en place à ce moment. Ce n'est pas nous qui allons prendre la décision, a-t-il affirmé. Si quelqu'un est intéressé au projet et qu'il veut se présenter au conseil, je vais l'aider.»

Le conseiller Paul Rolland s'est dit pour sa part étonné que des citoyens disent ne pas avoir eu toute l'information en mains à l'époque pour prendre une décision éclairée. «Nous avons fait beaucoup de travail, des séances d'information, at-il rappelé. Ça m'étonne qu'aujourd'hui des gens disent qu'ils sont dans l'ignorance.»



Le citoyen André Labbé croit que les gens n'ont pas eu assez de temps pour y réfléchir. «Deux semaines pour réfléchir à un projet qui coûte de 15 000 $ à 20 000 $, ce n'est pas beaucoup», a-t-il souligné.

Jean Chabot, un autre résidant, considère que Bromont pourrait dénicher des subventions pour réaliser le projet.

«Le conseil n'a pas travaillé beaucoup ce volet. Les gouvernements investissent beaucoup dans les infrastructures à l'heure actuelle. Peut-être qu'il y a des possibilités», suggère-t-il.