Bonnardel promet l'appui de son équipe à Taillon

Après plus de trois mois de réflexion, le député adéquiste de Shefford, François Bonnardel, a finalement fait son lit. «Ma décision finale, c'est de ne pas me lancer dans la course à la chefferie et de mettre toutes mes énergies, mon leadership et l'équipe qu'on a formée au service de Gilles Taillon», a-t-il confié ce week-end en entrevue à La Voix de l'Est.

Il lui aura fallu plus de trois mois de réflexion avant d'en arriver à une décision. François Bonnardel, député de Shefford et seul élu adéquiste toujours en poste dans le 450, ne briguera pas la direction de l'Action démocratique du Québec.


«J'ai passé les derniers mois à sonder mes appuis et à préparer mon équipe en vue de la course au leadership, a-t-il confié dans une entrevue exclusive à La Voix de l'Est ce week-end. Je peux vous dire que l'envie de devenir chef m'animait beaucoup. Je voulais y aller.»  

François Bonnardel estime toujours qu'il pourrait apporter un souffle nouveau, des idées nouvelles au parti jadis mené par Mario Dumont s'il en prenait la direction. Mais il est convaincu qu'un nouveau joueur a tout ce qu'il faut pour mener la destinée de son parti et d'un éventuel gouvernement adéquiste.



«L'homme de la situation, c'est Gilles Taillon, clame le député de Shefford. Ma décision finale, c'est de ne pas me lancer dans la course à la chefferie et de mettre toutes mes énergies, mon leadership et l'équipe qu'on a formée au service de Gilles Taillon. Pour moi, Gilles Taillon, c'est le candidat de l'économie, un homme crédible qui a une expérience dans le privé qui est incroyable. Je suis persuadé que cet homme-là a ce qu'il faut pour nous aider à rebâtir notre parti.»

Annonce imminente

Même si Gilles Taillon n'a pas encore officiellement annoncé qu'il se lançait dans la course à la direction de l'Action démocratique du Québec, François Bonnardel n'hésite pas un instant à lui accorder tout son soutien.

«Gilles sait qu'il a mon appui. Il est en réflexion et en préparation active pour faire une annonce bientôt, indique M. Bonnardel. Je mets les éléments de l'équipe qu'on a bâtie partout au Québec au profit de M. Taillon. C'est certain que je vais être l'un des membres de son équipe en vue de la course.»



M. Bonnardel est conscient que la course à la direction de l'ADQ est susceptible de créer un brin d'animosité au sein même des troupes adéquistes.

«C'est certain que lorsqu'il y a beaucoup de gens qui se lancent dans une course, il se forme des équipes et il peut y avoir des conflits qui en résultent. C'est la même chose pour lors d'une investiture. Mais c'est la marque d'un grand leader d'arriver à unifier tout ce monde là après, de les faire tous travailler dans un but commun: celui de former un prochain gouvernement adéquiste dans quatre ou cinq ans.»

«C'est Gilles Taillon, le meilleur homme pour amener le parti à cet objectif», affirme François Bonnardel.

Décidé

La décision de Gilles Taillon de quitter la circonscription de Chauveau, où il avait été élu député en mars 2007, pour se présenter dans le château-fort libéral de Chapleau, en Outaouais, avait surpris bien des observateurs de la scène politique lors de la dernière campagne électorale. Certains parlaient même de suicide politique.

«Je ne vois pas ça comme du suicide. Au contraire, il voulait y retourner, soutient François Bonnardel. Il a simplement choisi de ne pas suivre la voie de la facilité et de retourner dans ses terres. C'est lui qui a mené la meilleure campagne là-bas, mais il a perdu. Mais s'il y a un homme qui peut faire gagner l'ADQ en Outaouais, c'est Gilles Taillon.»



Lorsque questionné à savoir s'il entrevoyait d'autres annonces de candidatures au cours des prochaines semaines, François Bonnardel a souri et feint l'ignorance.

«Aucune idée», a-t-il simplement répondu, avant de s'esclaffer.

Mais peu importe qui voudrait se joindre à la lutte, l'appui du député de Shefford à l'ex-numéro 2 de l'ADQ est indéfectible.

«Notre travail, c'est de démontrer qu'on a la meilleure équipe pour nos militants. À partir de là, on verra ce que feront les autres candidats.»

Et si jamais Gilles Taillon décidait de ne pas faire le saut?

«Ce serait une grande déception, répond le député. Gilles sait qu'il a mon appui. Je demeure persuadé qu'il est l'homme de la situation. S'il décidait de ne pas y aller, je serais extrêmement déçu. Mais c'est hypothétique.»

Ce qu'il a dit à propos...



> de la tenue du congrès au leadership en février 2010:

«Il faut que ce soit d'abord entériné par le conseil en mai prochain. Si c'est en février, je vivrai avec. Si c'est en octobre, on va travailler en conséquence. Mais peu importe, que ce soit d'un côté ou de l'autre, on va l'accepter.»

> de la course au leadership:

«C'est l'occasion de tenir un débat d'idées. Il faut assurer l'après-Mario Dumont. Je pense qu'on est étiquetés centre-droit et qu'au Québec, on a notre place. C'est à nous de le démontrer, de changer certains discours qui nous ont amenés à subir une défaite malheureuse la dernière fois.»

> des autres candidats au leadership:

«Éric Caire, c'est un collègue que je respecte beaucoup. Christian Lévesque, c'est un candidat de Québec qui va amener une belle lutte dans cette course-là. Je leur souhaite bonne chance à tous les deux.»

> des qualités de Gilles Taillon:

«Il devra démontrer du leadership, montrer qu'il peut travailler en équipe et s'entourer de gens qui s'y connaissent mieux que lui dans certains dossiers. C'est quand même l'homme qui a pensé 80 % de la plate-forme électorale de 2007 qui a permis à 41 députés adéquistes de se faire élire.»

> de ce qui attend l'ADQ:

«On prépare l'après-Dumont. C'est aujourd'hui l'opportunité de démontrer aux Québécois ce qu'on a à leur offrir, qu'on est une option intéressante pour eux. Il faut ramener au bercail les 1 200 000 personnes qui ont délaissé l'ADQ la dernière fois.»



> de l'héritage de Mario Dumont:

«Il nous laisse un héritage important, une formation politique en santé, avec un membership énorme et peu de dettes. On est une formation nationale qui est vivante, qui est forte.»

> de la possibilité qu'il devienne le lieutenant de Gilles Taillon:

«On le verra dans les prochains jours.»