En mars dernier, les propriétaires, Benoit Morin et Jean-Guy Paré, ont demandé à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) l'autorisation d'utiliser près de 3000 m2 de terres agricoles à des fins autres qu'agricoles. S'en est aussi suivie une demande de changement de zonage à la Ville de Granby.
MM. Morin et Paré souhaitent offrir des cours d'équitation et de l'entraînement de chevaux dans une vaste écurie non loin d'une zone résidentielle et de terrains boisés.
Or, des citoyens des rues adjacentes prétendent que ces activités commerciales entraîneront un accroissement de la circulation automobile dans leur secteur. Plusieurs d'entre eux occupaient d'ailleurs la salle du conseil, hier, pour démontrer leur opposition au projet Équi-Centre.
Aussi présentes sur place, Renée-Marie Saurette et Éloïse Paré, associées dans le centre équestre, ne voyaient pas la chose du même oeil. «Je pense que les gens sont mal informés. On ne veut pas tenir des camps de vacances. Un autobus vient mener des enfants une ou deux fois semaine, a-t-elle déclaré pour démontrer que l'affluence n'allait pas y être indue. On demande une dérogation pour donner des cours et enseigner l'équitation. On est un centre équestre responsable.»
Le maire a admis cependant que les promoteurs ont amorcé leurs activités sans détenir les autorisations nécessaires. «La Ville n'a pas émis de permis pour fins d'équitation. C'est dérogatoire. On a demandé que les opérations cessent et ils se sont conformés», a-t-il mentionné.
Bien que le comité consultatif d'urbanisme et le comité consultatif agricole de la Ville de Granby aient recommandé hier le changement de zonage, les élus ont demandé le vote, qui s'est soldé par 5 pour et 5 contre.
Richard Goulet a finalement tranché en faveur du projet, pour qu'un registre soit mené au sein des citoyens du quartier et «que les citoyens puissent s'exprimer démocratiquement dans un processus légal», a-t-il dit.
Les conseillers Louise Brodeur et Pierre Breton ont fait part publiquement de leurs réserves face à ce changement de zonage. M. Breton a même invité les opposants à se mobiliser en vue du registre du 11 mai.
Une assemblée publique de consultation devrait d'abord prendre place le 22 avril prochain à ce sujet.
Secteur de l'Estrie: vers un référendum
Les citoyens du secteur des rues de l'Estrie, Quévillon et des Rossignols seront quant à eux invités à se prononcer par la voie d'un référendum de secteur le 24 mai prochain. Hier soir, la greffière de la Ville, Catherine Bouchard, a déposé les résultats du registre consultatif tenu au cours de la journée. Sur les 71 personnes admissibles, 26 ont apposé leur signature au document, alors que le nombre requis était de 18.
L'objet de cette procédure vise un règlement d'emprunt de 3 355 595 $ pour des travaux d'infrastructures dans ce secteur. Il n'inclut pas, cependant, le projet de piste cyclable qui crée présentement des tensions entre la Ville et des citoyens de ce quartier.
Il en a d'ailleurs été à nouveau question hier. Une des opposantes au passage d'une voie cyclable dans le secteur, Estelle Rodier, a affirmé avoir une solution de rechange moins coûteuse et plus acceptable à proposer aux élus. «Tout le monde va y gagner», a-t-elle assuré, en réclamant une rencontre à l'hôtel de ville. «Nous vous répondrons ultérieurement, en temps et lieu», a répondu le maire Goulet, ce qui a visiblement déplu à certains citoyens présents dans la salle.