«Je suis déçu de l'attitude de l'employeur. On nous demande de couper nos salaires de 15 % comme à l'usine 3, mais en plus, on veut couper dans nos bonis, dans la fourniture de vêtements de travail.» Autre point en litige: à l'heure actuelle, un employé mis à pied peut tout de même se faire payer un jour férié s'il survient dans les 10 jours suivants. L'employeur veut ramener ce délai à quatre jours, dit M. Gauthier. «C'est injuste, même que c'est cheap de la part de Beaulieu.»
Déjà, les employés de l'usine 4, qui fabrique des carpettes de salle de bain, gagnent un salaire inférieur à celui de leurs voisins de l'usine 3, soutient Patrick Gauthier.
Prêt du gouvernement
Ce qui fâche le syndicaliste encore davantage, c'est que Beaulieu Canada ait obtenu un prêt de 10 millions de dollars de la part d'Investissements Québec alors que l'une des conditions essentielles à l'obtention de cet argent était de faire la preuve que l'entreprise était profitable au cours des trois dernières années.
«L'employeur a exigé des baisses de salaire de 2,30$ de l'heure il y a deux ans parce qu'ils disaient qu'ils ne faisaient pas d'argent, reprend M. Gauthier. Quand on a accepté de travailler 30 minutes de plus sans être payés, ils ont cessé d'exiger une telle baisse. Mais quand on a arrêté de travailler bénévolement, en décembre dernier, ils sont revenus à la charge. J'ai l'impression que tout ce que l'employeur nous dit depuis la fin de la convention, en décembre 2006, c'est juste des menteries.»
Malgré tout, les syndiqués devront faire leur choix ce matin.
«L'employeur a remis des lettres en mains propres à chacun des employés concernés leur indiquant que l'offre était finale et que le statu quo n'était pas envisageable, ajoute M. Gauthier. La lettre contenait aussi la liste des conséquences et des menaces habituelles en cas de rejet de l'offre par les syndiqués, dont la fermeture pure et simple de l'usine.»
Si les syndiqués rejettent l'offre et manifestent le désir de se battre, Patrick Gauthier leur proposera dès aujourd'hui de procéder à un vote de grève.
«Mais je vais me plier aux décisions de l'assemblée, assure-t-il. Si les membres décident d'accepter les conditions de l'employeur, ce sera leur choix.»
La direction de Beaulieu n'a pas rappelé hier La Voix de l'Est.