Fin d'une pratique douteuse

Depuis près de 10 ans, la municipalité permettait à une résidante d'exploiter gratuitement une érablière lui appartenant, ce qui rapportait à la dame quelques milliers de dollars. Mais le nouveau directeur de Saint-Paul a décidé de mettre un terme à cette pratique et de procéder par appel d'offres, comme il se doit.


«Chaque année on disait oui, mais je ne suis pas à l'aise avec ça. Pourquoi elle et pas les autres?», questionne le directeur général, Daniel-Éric St-Onge. «Puis, avec l'appel d'offres, ça va nous donner de l'argent, indique-t-il.

 



La municipalité a fait paraître un appel d'offres mercredi pour la collecte d'eau d'érable sur son lot situé derrière le 1145, rue Principale Est, qui comprend 500 à 700 érables. La Ville a acheté le lot 125 000 $ en 2000 d'un acériculteur, afin de désenclaver un lot situé derrière, là où est le réservoir d'eau.

La Ville a alors convenu d'en permettre l'exploitation à Mme Clément Choquette, qui possédait une érablière connexe aux terres publiques appartenant aujourd'hui à Alain Maynard, mais toujours exploitée par Mme Choquette. «La décision à l'époque a été prise verbalement, au moment de la vente, avec le conseil, qui a permis à la dame d'utiliser le terrain pour entailler les érables», relate M. St-Onge, qui ajoute qu'il n'y a rien de notarié à ce sujet dans le document de vente.

Mme Choquette tire de cette exploitation de terres publiques «environ 70 gallons de sirop d'érable, mais ça varie. Ça peut être 50 gallons une année, 100 une autre, ça dépend si ça coule beaucoup», dit-elle. Elle affirme qu'un gallon de sirop d'érable peut de vendre entre 35 $ et 45 $. Les revenus tirés varieraient donc de 1750 $ à 4500 $ annuellement.

Mme Choquette était surprise quand elle a appris, en téléphonant à la Ville pour demander la permission d'entailler à nouveau les érables, qu'elle devait procéder par soumission. «On a trouvé ça un peu aberrant. Après tant d'années, pourquoi aller par appel d'offres?», demande-t-elle.



«On ne peut se baser sur l'habitude», affirme le directeur général.

La résidante affirme qu'elle soumissionnera. «On va réfléchir au montant ce soir (hier)», dit-elle.

La Ville ne pense pas recevoir beaucoup de soumissions, mais, le cas échéant, «c'est la soumission la plus élevée qui aura le droit d'exploiter l'érablière», soutient M. St-Onge.