Un élève sur quatre n'y arrive pas

Le coordonnateur s'attend à ce que le contexte économique retienne plus de jeunes sur les bancs d'école.

Compléter son secondaire en cinq ans: vraiment pas le lot de tous! «C'est une tendance lourde depuis 1990 de finir en plus de cinq ans», avance Alain Tardif, coordonnateur des services éducatifs en enseignement. Et les élèves qui n'obtiennent pas leur diplôme en cinq ans sont considérés comme des décrocheurs par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).


Alain Tardif a insisté sur la façon de calculer le taux de décrochage. «C'est le nombre d'élèves non qualifiés après cinq ans au secondaire, répète-t-il. Le taux serait à la baisse si on le regardait sur 7 ou 8 ans.» Parce que le raccrochage existe de plus en plus. Plusieurs garçons décident de raccrocher en optant pour la formation professionnelle, signale le coordonnateur.

 



Et les gars raccrochent plus que les filles. «La moitié des gars retournent sur les bancs d'école deux ans plus tard, a soulevé le vice-président du Val-des-Cerfs, Jean Gratton. Les filles sont beaucoup plus difficiles à ramener.»

Mais les filles décrochent moins. Une sur cinq quitte avant la fin du secondaire. Chez les gars, un sur trois abandonne.

Mieux que la moyenne

Après les explications fournies sur le calcul du taux de décrochage, Alain Tardif a dévoilé celui du Val-des-Cerfs. Le taux de la commission scolaire est de 26 % alors que la moyenne provinciale est de 29 %. C'est donc dire qu'un élève sur quatre n'arrive pas à compléter son secondaire en cinq ans.



«Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que nous sommes au troisième rang pour les neuf commissions scolaires en Montérégie», ajoute M. Tardif. En nombre de décrocheurs, 26 % représentent environ 260 jeunes, dont 172 sont des gars. Ces données reflètent la réalité de 2006-2007, les statistiques pour l'an dernier n'étant pas encore disponibles.

Alain Tardif souligne que le nombre de décrocheurs chute petit à petit. «Il y a quatre ans, nous étions peut-être à 32 %, 34 %.» Le coordonnateur s'attend à ce que le contexte économique retienne plus de jeunes sur les bancs d'école. «Quand dans une région il y a beaucoup d'emplois, de bons salaires, plus de gars décrochent. Ils vont travailler, note-t-il. Ça été le combat de la Mauricie.»

Le territoire desservi par du Val-des-Cerfs couvre les MRC de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska. Dans Brome-Missisquoi, le taux de décrochage est de 17 %. Celui de la Haute-Yamaska s'élève à 31,2 %.

Pourquoi cet écart de 14 % entre ces régions? «En Haute-Yamaska il y a une concentration de collèges privés», rétorque Alain Tardif. Ce qui enlève des élèves souvent plus motivés au secteur public.

L'école secondaire Joseph-Hermas- Leclerc est celle où le taux de décrochage est le plus élevé. En 2006-2007 il était de 28,2 %, 10 % de plus que l'année précédente. Val-des-Cerfs n'a aucune explication pour justifier cette hausse.

L'école Jean-Jacques-Bertrand à Farnham est celle qui tire le mieux son épingle du jeu avec 12,6 %. Un résultat auquel personne n'aurait cru il y a neuf ans alors que le taux oscillait entre 35 % et 40 %.



Le directeur de l'école, Éric Racine, croit que l'implication de la communauté explique cette amélioration. «Il y a une grande participation humaine et financière du milieu, dit-il. Nous développons le sentiment d'appartenance à la communauté.»

«Ça prend un village pour éduquer un enfant», lance le président du Val-des-Cerfs, Guy Vincent. D'où l'intérêt de son organisation à vouloir tisser des liens avec les commerçants, notamment. «Nous voulons du moins les sensibiliser au juste équilibre entre le travail et les études», mentionne-t-il.

L'école peut tenter de réduire le décrochage. Mais seule, le combat est plus difficile à mener. «Cette semaine, ce sont les Journées montérégiennes pour la persévérance scolaire, souligne le directeur général du Val-des-Cerfs, Alain Lecours. Il faut en profiter pour envoyer le message que nous aurons du succès si nous avons le support de la communauté.»

Demain, pour les Journées montérégiennes, Val-des-Cerfs invite la population à porter un vêtement vert, la couleur de l'espoir. Espoir qu'un jour tous restent sur les bancs d'école.

 

Taux de décrochage dans les écoles du Val-des-Cerfs (2006-2007)



Jean-Jacques-Bertrand 12,6 %

Massey-Vanier 21,6 %

J.-H.-Leclerc 28,2 %

Wilfrid-Léger 20,7 %