L'anglais au bout du clavier

L'enseignante, Sylvie Forand, voudrait que chacun de ses 22 élèves ait un portable.

Un portable pour chaque élève. L'enseignante en anglais intensif à l'école secondaire du Sacré-Coeur, Sylvie Forand, en rêve. Le problème, c'est l'argent. Ses 22 élèves ont le mandat d'amasser les sous nécessaires.


Les jeunes en première secondaire ont appris, hier matin, qu'ils vendront des certificats cadeaux de 10 $ de la rôtisserie Saint-Hubert et du Grand Bazar. Pour chaque certificat vendu, 5 $ seront remis à la classe. Le coût d'un portable est estimé à 1000 $.

 



Le programme d'anglais intensif est offert depuis septembre. Sacré-Coeur est la seule école secondaire de la commission scolaire du Val-des-Cerfs à permettre à des élèves d'avoir le double de périodes d'anglais.

Les jeunes doivent passer un test pour être admis. «C'est ouvert à tous les élèves, soutient Sylvie Forand. Mais beaucoup de ceux qui s'inscrivent étaient en anglais intensif au primaire ou ont un parent anglophone.»

Ses élèves ont présenté, hier, des projets qu'ils ont réalisés depuis le début de l'année. Deborah et Sarah ont visité Radio-Canada, Stéphane et Mikaël se sont promenés à Knowlton, Jessica s'est intéressée à Amnistie internationale. Un récit oral devait être fait de ces activités.

«À l'oral, les élèves en anglais intensif ont en moyenne 15 % de plus que ceux en classe régulière», souligne l'enseignante.



Les résultats scolaires seraient encore plus étonnants si les jeunes avaient chacun leur ordinateur, croit Sylvie Forand. Actuellement, la classe ne compte que deux ordinateurs.

En quoi les portables seraient-ils utiles? «Les jeunes peuvent y voir la météo, lire les nouvelles du jour, énumère Mme Forand. Ils peuvent avoir leur portefolio électronique. À la remise des bulletins, les élèves montraient sur l'ordinateur les travaux qu'ils avaient faits. Par ordinateur, je peux leur envoyer leurs devoirs et leurs leçons. Les fichiers powerpoint remplaceraient les affiches en carton.»

L'idée des ordinateurs plaît bien à Stéphane Picard, un élève. Celle de vendre des certificats cadeaux l'emballe toutefois moins. Pour motiver les jeunes à la vente, le Grand Bazar fera tirer une planche à neige parmi les vendeurs. «Je ne fais pas de planche à neige», laisse tomber Stéphane.

Son copain, Mikaël, a bien l'intention d'être un bon vendeur et de remporter la planche à neige. Sur l'ordinateur, que fera-t-il? «J'écouterai des vidéos, dit-il. Je crois que les ordinateurs vont nous aider pour écrire.»