«Nous sommes très heureux de cette suspension des suspensions! a lancé en riant Diane Gagné, mère de Jonathan Gagné, un élève de quatrième secondaire. Quand on a reçu l'appel de notre avocat pour nous annoncer la nouvelle, je me suis retenue de ne pas crier. J'ai dit à mon fils: «Tu peux respirer maintenant, on est corrects jusqu'au 4 mars.»»
Le 11 janvier dernier, Diane Gagné, Pierre-Yves Lasnier et son épouse Lynda Foisy, avaient fait une ultime tentative pour convaincre les commissaires de les laisser retirer leurs enfants du cours d'ÉCR. Comme les parents ont essuyé une fin de non-recevoir, ils se sont tournés vers leur avocat, Jean-Yves Côté, qui a déposé une injonction interlocutoire pour suspendre les sanctions du code de vie, le 2 février.
Bien que leurs enfants aient continué à s'absenter du cours d'ÉCR après avoir été suspendus pendant une journée à l'interne à la mi-décembre, les parents n'ont pas eu vent de nouvelles sanctions de la part de la direction. «C'était comme une épée de Damoclès, a décrit Pierre-Yves Lasnier. Nos enfants n'avaient pas eu de nouvelles suspensions, mais on ne savait pas quand l'école allait se décider à appliquer le code de vie à la lettre.»
Il fallait donc faire vite avant que l'un des étudiants qui boycottent le cours ne cumule un nombre suffisant d'absences non motivées pour s'exposer à une expulsion définitive de l'école. «Mon fils était très stressé, parce qu'il sera rendu lundi à 35 périodes d'absences, confie sa mère, Diane Gagné. Avec autant de cours manqués, il aurait pu être expulsé de l'école. Grâce à cette décision du tribunal, il a retrouvé le sourire.»
Les enfants avant tout
Si les parents sont heureux d'avoir remporté cette bataille, ils sont conscients qu'ils n'ont pas gagné la guerre qui les oppose à l'école J.-H.-Leclerc. Pour Pierre-Yves Lasnier, père de Xavier et Pierre-Élie, aussi en quatrième secondaire, cette décision du tribunal est de bon augure pour la suite du dossier. «La Cour a fait passer les intérêts des enfants avant ceux de tous les autres, se réjouit-il. Elle nous a accordé le droit de retirer nos enfants du cours, un droit que la commission scolaire nous avait enlevé.»
Même si ce droit de retrait a une date d'expiration, les familles Lasnier et Gagné ainsi que leur avocat n'en demandaient pas tant. «Le dossier a pris une tournure surprenante, a dit Me Jean-Yves Côté. Mercredi dernier, j'avais rendez-vous à la Cour pour régler une dispute d'échéancier. La juge a décidé que les jeunes devaient aller à leurs cours pendant que les avocats réglaient leurs problèmes de procédure.»
L'injonction déposée le 2 février réclamait l'arrêt des sanctions jusqu'à ce qu'un jugement soit rendu au sujet du cours d'ÉCR devant la Cour supérieure à Drummondville, en mai. «Dans le fond, on a eu ce qu'on demandait, mais seulement jusqu'au 4 mars, explique l'avocat de Sainte-Julie. J'espère renouveler l'ordonnance de la Cour pour me rendre jusqu'au procès à Drummondville.»
La commission scolaire du Val-des-Cerfs a laissé savoir de son côté qu'elle ne commentera pas la décision de la Cour supérieure.