Le problème est connu depuis 21 ans

L'eau de l'école primaire Saint-Josep à Notre-Dame-de-Stanbridge est contaminée par la bactérie E.Coli depuis 1988.

Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) sait depuis 1988 que l'eau de l'école primaire de Notre-Dame-de-Stanbridge n'est pas potable.


«Il y a la bactérie E.Coli dans le réseau depuis 1988, explique Émile Grieco, directeur du centre de contrôle environnemental pour la Montérégie et l'Estrie au MDDEP. La cause la plus probable de la contamination serait une fuite due au bris d'une conduite de collecte des eaux usées.»

 



«L'école est un cas extrême, admet-il. D'habitude, ça se règle plus rapidement.»

Depuis 21 ans, les élèves de l'école Saint-Joseph consomment de l'eau embouteillée. «Un avis d'ébullition est en vigueur depuis ce temps, note M. Grieco. Et les jeunes n'ont plus accès à aucun système de distribution de l'eau.»

Comment se fait-il que le problème perdure depuis deux décennies? M. Grieco se contente de dire qu'il est rare qu'une telle situation persiste aussi longtemps. Le directeur a suggéré de questionner la municipalité. Le rôle du MDDEP est de s'assurer de la qualité de l'eau potable et du respect des avis d'ébullition. Corriger la situation est la responsabilité de la municipalité.

À qui la faute?



Le maire de Notre-Dame-de-Stanbridge, Michel Pelletier, n'a pas de réponse claire à offrir. Ce dernier fait toutefois savoir que la municipalité n'est pas propriétaire de la conduite de collecte des eaux usées à la source du problème. «Elle appartient à la fabrique», soutient-il. La fabrique de la paroisse Notre-Dame-des-Anges est propriétaire du terrain sur lequel se trouve l'école.

La nouvelle présidente de la fabrique, Ginette Gendreau, n'était pas à l'aise, hier, de commenter le dossier. «Vous pourriez peut-être aller chercher de l'information ailleurs, a-t-elle lancé. La fabrique est prête à faire quelque chose. Le problème, c'est la commission scolaire.»

La fabrique a cédé à la commission scolaire par un bail emphytéotique de 99 ans le terrain de l'école. Cette transaction remonte à 1954, année où l'école a été construite.

Mais ce bail ne fait pas de la commission scolaire du Val-des-Cerfs la propriétaire des lieux. «On loue le terrain. Il ne nous appartient pas, mentionne Sandra Thibodeau, coordonnatrice des communications à Val-des-Cerfs. Le terrain appartient à la fabrique.» La commission scolaire se dégage de toute responsabilité dans le dossier.

Cafétéria condamnée

En décembre, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) a fermé la cafétéria de l'école primaire. Le MAPAQ invoquait l'obligation pour un établissement d'avoir de l'eau potable. L'eau courante ne peut être utilisée pour se laver les mains et nettoyer les aliments.



Dans des rapports d'inspection de 2006, dont La Voix de l'Est a obtenu copie, le MAPAQ fait état que l'eau n'est pas potable. Pourtant, le Ministère ne recommande pas la fermeture de la cafétéria. Pourquoi? Le Ministère n'offre aucune réponse et refuse de commenter le dossier de Notre-Dame-de-Stanbridge. Le MAPAQ soutient qu'en vertu de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, il ne peut commenter un cas particulier.