Car il faut avoir des nerfs d'acier pour dévaler à plus de 50 km/h une piste glacée, truffée d'obstacles, longue de 550 mètres, dont la pente a une dénivellation de 56 mètres, alors que trois autres participants vous pourchassent, prêts à tout pour vous faire trébucher et pour gagner la course.
«Quand il y a 70 000 personnes qui crient autour de la piste, l'adrénaline est dans le tapis. Le rush est incroyable, c'est tout un feeling, avoue d'entrée de jeu Dominick Ménard, un résidant de Bromont âgé de 29 ans. Je tripe sur le hockey, je fais du ski alpin, j'ai même participé à des Coupes du monde de descente en vélo de montagne, mais il n'y a rien qui se compare au Crashed Ice.»
Seconde participation
Dominick Ménard est un adepte de sports extrêmes depuis belle lurette et a déjà été couronné champion canadien de descente en vélo de montagne. Et même si, à sa première participation au Crashed Ice il y a deux ans, il a atteint la deuxième ronde, il a dû apprivoiser le circuit glacé, hier, comme s'il s'agissait d'une première fois.
«C'est sûr qu'il n'y a rien qui te prépare à ça. Comment veux-tu te pratiquer? On ne trouve de parcours comme ça nulle part ailleurs, dit-il. J'ai beau avoir visualisé le parcours, ça ne change pas grand-chose. En plus, la glace est loin d'être belle. Elle est raboteuse comme celle des patinoires extérieures.»
L'arrivée du Red Bull Crashed Ice sur la scène québécoise des sports extrêmes a été une véritable révélation pour Dominick Ménard.
«Je ne pouvais pas faire autrement que d'y participer, raconte-t-il. Quand j'étais plus jeune, je m'étais imaginé faire ce genre de descente en patins. J'ai toujours tripé sur les sports extrêmes.»
Au-delà de la compétition farouche que se livrent les participants au cours d'une descente, le Bromontois souligne l'incroyable ambiance de fête qui règne autour du circuit.
«C'est le party ici. Les gens de Red Bull nous traitent comme des vraies vedettes. Je ne suis pas sûr qu'on mérite vraiment ça. À chaque soir, il se passe quelque chose. Il faut que je me retienne un peu; je ne suis pas venu ici pour faire le party», fait-il valoir.
Et comment aborde-t-il la compétition qui atteindra son point culminant ce soir?
«Je suis pas mal confiant, assure-t-il. Mon premier objectif est de me qualifier parmi les 64 plus rapides. Si j'y arrive, je vais tout donner pour me rendre encore plus loin que l'an dernier.»
Week-end incroyable
Contrairement à M. Ménard, Karl St-Pierre, policier de la SQ de Rouville et résidant de Granby, ne se qualifie pas d'amateur de sports extrêmes. Il sera tout de même de la compétition ce soir dans le Vieux-Québec et ce, pour une deuxième année consécutive.
«J'ai travaillé à l'organisation du Crashed Ice pendant deux ans et je me disais toujours: pourquoi je n'essaierais pas, me semble que je serais capable de le faire, a expliqué le hockeyeur de 26 ans, quelques instants après les rondes de pratique d'hier après-midi. Y'a pas juste le rush d'adrénaline. C'est vraiment le fun ici. C'est une fin de semaine incroyable.»
Celui qui porte les couleurs du Lois Jeans de Pont-Rouge dans la Ligue nord-américaine de hockey, et qui a déjà évolué pour les Saguenéens de Chicoutimi et les Remparts de Québec dans la LHJMQ, entend bien tout donner sur la piste ce soir, lui qui s'est dit déçu du résultat de sa course, l'an dernier.
«Ça n'avait pas trop bien été l'an passé, rappelle M. St-Pierre. Je n'avais pas réussi à atteindre le plateau des 64 plus rapides. Mais cette année, j'ai une meilleure idée de ce que je dois faire.»
Il espère maintenant parvenir à se qualifier au terme des rondes de descente individuelle.
«Pendant les courses, quand tu es quatre en même temps sur la piste, tout peut arriver, soulève Karl St-Pierre. Quand tu as longtemps joué du hockey de haut calibre, tu deviens un vrai compétiteur et tu veux gagner.»
Les finales du Red Bull Crashed Ice seront diffusées ce soir, dès 20h30, sur les ondes de TVA.
mgendron@lavoixdelest.qc.ca