Voir l'Histoire s'écrire devant nous

Des sourires aux cris de joie, en passant par les larmes, personne n'est resté indifférent à la passation des pouvoirs hier entre George W. Bush et Barack Obama, à Washington.


En tout, ce sont plus de deux millions de personnes qui ont bravé le froid pendant des heures au Mall en face du Capitole, pour assister à la prestation de serment du président des États-Unis. Provenant d'un peu partout à travers le monde, les spectateurs, incluant moi-même, étaient prêts à tout pour ne pas manquer ce rendez-vous historique.

 



Après 12 heures de route et de courtes nuits de sommeil, l'ampleur de l'événement s'est fait ressentir dès mon arrivée dans le métro.

Entourée d'une foule surtout composée d'Afro-Américains, une dame de Buffalo âgée de 66 ans entame un chant gospel sur la victoire d'Obama. L'ambiance est survoltée malgré l'heure matinale. En plein wagon, les gens dansent, chantent et scandent le nom de leur nouveau président.

Les festivités étaient lancées pour la journée Obama.

«La vie sera meilleure à partir d'aujourd'hui grâce à ce leader plein d'espoir, lance d'emblée Carol Crawford, une vieille dame originaire d'Atlanta. Mon rêve de voir un premier président noir de mon vivant s'est enfin réalisé. C'est un moment historique et je voulais être certaine d'en faire partie.»



Tentant de faire sa place dans une mer de monde et de drapeaux américains, Mme Crawford souligne que la simple présence d'Obama à la tête du pays sera suffisante pour améliorer l'image ternie des Américains dans le monde. Et avec raison, si l'on se fie à Philip Ryan, un Irlandais qui a traversé l'Atlantique pour écouter le discours de Barack Obama.

«Je suis venu pour assister pour au plus grand événement de notre siècle jusqu'à maintenant, explique-t-il. Obama est un grand meneur qui va ramener l'unité, pas seulement aux États-Unis mais partout à travers la planète.»

En plein coeur de Washington, même les policiers, qui sont partout, du toit des immeubles aux hélicoptères, semblent avoir le coeur à la fête. Même Stephanie Mattos, une étudiante du Kentucky dont le copain vient de perdre son emploi chez GM, se montre optimiste, avec une certaine réserve. «C'est un bon jour pour l'Amérique. Maintenant, on peut regarder l'avenir avec espoir. Son élection démontre que le rêve américain est encore bien vivant. Tout le monde est égal et a une chance de se rendre au sommet. Cependant, Obama ne peut pas faire de magie et de grandes épreuves, comme le redressement de l'économie, l'attendent.»

Et puis, après d'interminables présentations de gouverneurs et de sénateurs, Obama s'avance sur la scène, sous les cris de la foule en liesse, pour prononcer son discours d'investiture, écouté religieusement. «Nous devons préparer la nation pour une nouvelle ère. Les défis qui se présentent devant nous sont nouveaux mais sache ceci, Amérique: nous les relèverons.»

Hier, des millions d'Américains sont repartis à la maison avec cette vision en tête: leur nouveau président fera oublier son prédécesseur et redorera le blason de l'Amérique.

Reste à voir si Barack Obama sera mesure de répondre aux attentes aux cours des prochaines années.



mmasse@lavoixdelest.qc.ca