«Nous sommes très fiers de lui; je ne peux pas le dire assez!, déclare Bob Iwaskiewicz, propriétaire d'une boutique d'ustensiles et d'appareils ménagers dans la rue Principale. J'ai l'impression que les États-Unis entrent dans une nouvelle ère.»
Il n'est pas le seul. Les Américains interrogés hier étaient élogieux et pleins d'espoir envers celui qui devient officiellement aujourd'hui leur 44e président.
«Il sera super. C'est un gars intelligent. Nous avons besoin de quelqu'un comme lui, dit Arnaldo Rios, un fonctionnaire rencontré entre deux emplettes. Il va s'attaquer aux vrais problèmes.»
«Il est cool, je l'aime, dit Corey Menard, un élève de secondaire de 17 ans. Je crois qu'il va faire ce qu'il a promis de faire. Surtout de redresser l'économie.»
Récession
Car la récession a déjà frappé à Saint Albans. Les gens dépensent moins, disent les commerçants. Le coin a connu de nombreuses pertes d'emplois. Et la rue Principale ne paie pas de mine: derrière les devantures défraîchies, plusieurs locaux sont vacants.
L'immobilier a aussi perdu des plumes. «Ici, il y a des maisons à vendre dans chaque rue, dit Nicole Larose, une mère de famille. Les gens déménagent en Floride; paraît que ça coûte moins cher de vivre là-bas...»
Les Vermontois souhaitent que Barack Obama favorise d'abord l'emploi et l'économie. Puis, qu'il améliore l'image des États-Unis à l'étranger. Qu'il retire les troupes d'Irak. Qu'il garde bas le prix du carburant. Qu'il crée un système de santé accessible à tous. Qu'il soit plus généreux envers les vétérans.
Bref, le nouveau président a du pain sur la planche. Beaucoup. À ce compte-là, il ne peut faire autrement que de décevoir, indique-t-on.
«C'est beaucoup de pression, dit Mme Larose. Je ne sais pas comment il va réussir.»
«Dix hommes ne pourraient faire ce que le pays attend de lui, dit John Potts, artiste et employé dans une librairie. C'est toute une commande».
«C'est sûr qu'il va décevoir, les attentes sont trop grandes, croit M. Iwaskiewicz, le marchand. Mais j'ai foi en lui. Il s'est entouré de gens brillants.»
Expérience
De toutes les personnes interrogées hier, seul Wayne Steimetz, rencontré dans une boutique de vêtements, émet d'emblée des réserves quant à la venue de Barack Obama.
«Il n'est pas très expérimenté, dit-il. Je ne sais pas ce que ça va donner. Mais j'attendrais quelques années avant de me prononcer. J'espère être agréablement surpris.»
Qu'il soit noir ne change rien pour M. Steimetz. «Pour moi, ça ne fait aucune différence. J'espère juste qu'il redresse l'économie et qu'il poursuive l'effort de guerre. Je serai déçu s'il réduit les budgets militaires.»
Nicole Larose, au contraire, souhaite que les soldats américains délaissent le Proche-Orient. «Mon futur mari est dans l'armée et il doit se rendre en Irak en 2010, dit-elle. J'espère qu'il n'aura pas besoin d'y aller.»
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