«Ça s'est fait vraiment rapidement»

La conjointe de Denis Turcotte, Deborah Pow, tient dans ses bras sa fille Allison sour le regarde de Jérémie et Sébastien. Toute la famille pleurait hier le départ prématuré de l'homme de 47 ans.

«Ça s'est fait vraiment rapidement. On a vu la camionnette une seconde avant l'accident.»


Jérémie, 16 ans, était dans la voiture aux côtés de son père, Denis Turcotte, quand celui-ci est mort à la suite d'une collision à l'intersection des routes 104 et 215 à Lac-Brome, dimanche soir.

Denis Turcotte a tout essayé pour éviter la collision avec une camionnette, mais en vain, relate Jérémie.

Le père et le fils se dirigeaient vers le nid familial de Cowansville après avoir déposé un des amis de Jérémie à Foster. En descendant la route 215, Denis Turcotte a freiné pour immobiliser sa voiture à l'angle de la route 104.

 

«Il a essayé de faire son arrêt, mais on a glissé, a raconté l'adolescent, en précisant que la chaussée était glacée. Il a essayé de tourner, mais ça n'a pas fonctionné. On a continué de glisser», at-il enchaîné avec une voix presque éteinte, hier après-midi, en entrevue téléphonique.

Malgré ces tentatives, la voiture s'est retrouvée au centre de la route 104. Le pire scénario s'est ensuite produit. Une camionnette a percuté la portière de Denis Turcotte, 47 ans. Le Cowansvillois a été transporté à l'hôpital Brome-Missisquoi Perkins où son décès a été constaté.

Un choc

L'adolescent a eu plus de chance que son père. Quelques dents brisées et quelques ecchymoses, a indiqué le jeune passager. Dans la soirée de dimanche, quelques heures après le drame, il est rentré à la maison avec sa mère, sa soeur et son frère.

«Jérémie a mal partout, dit Deborah Pow, la mère de l'adolescent et épouse de la victime. C'est un choc. Il a vu son père mourir. C'est une image qu'il conservera longtemps», confie-t-elle.

Ce drame survient un peu plus de deux ans avant que Denis Turcotte, un employé d'IBM à Bromont, ne parte à la retraite après 28 ans de travail, indique sa femme, la voix nouée par l'émotion.

Denis Turcotte empruntait au moins une fois par semaine l'intersection des routes 104 et 215. «On a des adolescents et on est habitués de voyager les jeunes», dit la mère de famille.

Deborah Pow a toujours considéré dangereuse l'intersection où son conjoint a perdu la vie. Elle affirme que les automobilistes qui sont immobilisés sur la route 215 doivent toujours «guesser» avant de s'engager sur la route 104 puisqu'ils voient difficilement les voitures qui y circulent.

La mère de famille applaudit l'installation des feux de circulation, «mais ça aurait pu se faire avant», dit-elle sans hésitation. «C'est une maudite côte que tu descends (sur la route 215 vers la 104) et on ne voit pas bien sur la gauche sur la route 104», ajoute-t-elle.

L'enquête menée par la Sûreté du Québec se poursuit. Une inspection mécanique de la voiture de Denis Trucotte sera effectuée pour établir si une défectuosité mécanique aurait pu l'empêcher de s'immobiliser.