Nouvelle offensive de Bromont

Le Bromontois Raymond Arcand se demande où mène cette démarche de la Ville. Et pour ce qui est de la MRC actuelle, il y voit aussi des avantages.

La ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, risque de recevoir du courrier en provenance de Bromont au cours des prochains jours. Il faudra cependant que les citoyens répondent à l'invitation de leur Ville à signifier leur appui au changement de MRC tant désiré.


Peu avant Noël, la Ville de Bromont a dépensé quelques milliers de dollars pour réaliser une nouvelle offensive, espérant ainsi faire pression sur la ministre.

 



Les citoyens ont reçu une missive recto verso le 22 décembre. D'un côté, la mairesse de Bromont, Pauline Quinlan, félicite Nathalie Normadeau pour avoir conservé son titre de ministre des Affaires municipales et des Régions.

Mais les félicitations sont de courte durée. Mme Quinlan enchaîne rapidement avec le dossier de changement de MRC qui traîne depuis bientôt trois ans. «(...) les Bromontois attendent votre autorisation le plus rapidement possible. La situation d'incertitude dans laquelle nous sommes actuellement est malsaine. À titre d'exemple, la prise de compétence par la MRC de la Haute-Yamaska en matière de gestion des matières résiduelles, dès le 1er janvier 2009.»

Pauline Quinlan termine sa lettre en demandant à la ministre de rendre une réponse à ce changement de MRC d'ici la fin de l'année. Ce voeu ne sera pas exaucé. «C'est sûr qu'il n'y aura pas de décision prise d'ici deux jours, note Mélanie Fortier, agente de communication au cabinet de Nathalie Normandeau. Une décision sera rendue dans les premiers mois de 2009.»

Au verso de la lettre, la Ville dénonce «la prise de compétence forcée par la MRC de la Haute-Yamaska», de la gestion des matières résiduelles. «Il semble que les intentions de la MRC soient d'enchaîner notre ville dans des dédales administratifs de plus en plus complexes», est-il écrit. «Je ne comprends pas pourquoi la MRC a refusé notre demande de retarder d'un an la prise de gestion de nos déchets», a insisté Pauline Quinlan, au cours d'une entrevue téléphonique, hier après-midi.



Au bas de cet envoi, la Ville a joint un coupon détachable que les citoyens doivent retourner au mi-nistère des Affaires municipales et des Régions pour indiquer leur appui au changement de MRC.

Pas tous d'accord

L'initiative ne plaît pas à tous les Bromontois. «Il y a eu un référendum sur la question en juin. Les citoyens se sont déjà prononcés, rappelle Raymond Arcand, qui a avisé La Voix de l'Est de cet envoi. Je ne vois pas du tout où ça mène. Le processus pour changer de MRC est déjà en marche.»

Son copain, Pierre Jolicoeur, y voit une offensive contre la MRC de la Haute-Yamaska. «C'est carrément une demande de boycottage de la MRC», lance-t-il.

M. Arcand habite le parc de maisons mobiles Carrousel, rue Shefford. La Ville de Bromont ne s'est jamais occupée de la collecte des déchets à cet endroit puisqu'elle considère que c'est une entreprise privée. La responsabilité revenait à la propriétaire du parc.

À compter de jeudi, la MRC de la Haute-Yamaska s'en chargera. «Enfin, j'ai un bac de recyclage chez nous. Et ça ne me coûtera que 10 $ de plus par an pour la collecte des ordures et le recyclage», mentionne Raymond Arcand.