David Saint-Pierre cité à procès

Le Césairois David Saint-Pierre a été cité à procès pour le meurtre prémédité de sa mère et pour latentative de meurtre sur son père. Il doit subir son procès cet hiver.

Accusé du meurtre de sa mère et de tentative de meurtre sur son père, le Césairois David St-Pierre a été cité à procès, hier matin, au palais de justice de Saint-Hyacinthe.


Au terme de l'enquête préliminaire, le juge de la Cour du Québec Yves Morier a statué que la preuve était suffisante pour tenir un procès en chambre criminelle sous les chefs de tentative de meurtre et de meurtre prémédité, le plus grave du Code criminel.

 



David Saint-Pierre, qui s'expose à une peine de prison à perpétuité, est aussi accusé d'avoir tué un codétenu, en avril dernier. Cette autre cause doit être entendue au palais de justice de Trois-Rivières.

Plusieurs personnes ont témoigné en cour, hier, dont une policière, un agent d'assurance, un ami de l'accusé ainsi que le père de l'accusé, qui a miraculeusement survécu à l'attaque de son fils. De nombreuses pièces à conviction ont aussi été déposées.

Comme c'est souvent le cas en pareille circonstance, l'audience, qui n'a duré qu'une heure trente, était frappée d'une ordonnance de non-publication. La cause de M. Saint-Pierre a été reportée aux assises d'hiver, alors que sera fixé un procès devant juge et jury.

La Couronne, représentée par Me Caroline Fontaine, a plaidé pour l'accusation de meurtre au 1er degré tandis que l'avocat de Saint-Pierre, Me Marcel Guérin, tentera de démontrer que l'homicide n'était pas prémédité et que l'accusé, qui a plaidé non coupable, n'avait pas toute sa tête au moment des faits reprochés.



Rage

Dans un accès de rage inexpliqué, David Saint-Pierre, 27 ans, aurait menacé son père et sa mère à la pointe d'un couteau, le 7 novembre 2007, à leur domicile du carré Giroux, à Saint-Césaire.

L'accusé, qui a des antécédents criminels et est connu pour consommer des drogues dures, les a ensuite obligés à choisir entre être «saignés à blanc» ou tirés avec l'arbalète qu'il avait en sa possession.

Pour gagner du temps, son père, Renaud Saint-Pierre, un cordonnier de 49 ans, a choisi la deuxième option.

La mère de l'accusé, Gisèle Laperle, 48 ans, a été atteinte mortellement dans le cou. Son père a eu plus de chance: la flèche a traversé son oeil gauche et est ressortie derrière son oreille gauche.

Le père a feint d'être mort afin de se débarasser de son agresseur. Malgré la douleur et la perte de son oeil gauche, il a réussi à appeler à l'aide. Il a séjourné deux semaines à l'hôpital pour soigner ses blessures.



»Énervant»

Renaud Saint-Pierre a été peu loquace après son témoignage, hier. Tout au plus a-t-il indiqué qu'il trouvait la procédure judiciaire «énervante», qu'il n'a pas regardé son fils et qu'il n'était pas prêt à lui pardonner.

David Saint-Pierre reste détenu pour la suite des procédures. Il est aussi soupçonné d'avoir étranglé son compagnon de cellule, Jacques Dubé, dans la nuit du 15 au 16 avril dernier au Centre de détention de Trois-Rivières.

Le cheveu long et la mine basse, David Saint-Pierre, qui a été déclaré apte à subir son procès, n'a pas manifesté d'émotion, hier, lors de son enquête préliminaire.